Côte d’Ivoire/Soro Guillaume: Moi je n’ai pas l’âme d’un traître. Il y a certains du Fpi qui disent que j’ai trahi Gbagbo (…).

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En marge d’une mission au Canada, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro à échangé avec ses compatriotes residant dans ce paysle vendredi 13 juillet 2018. Comme à son habitude, l’homme n’a tenu sa langue dans sa poche

Moi je n’ai pas l’âme d’un traître. Il y a certains du Fpi qui disent que j’ai trahi Gbagbo (…).

Quand on a fait les combats et que Gbagbo a été pris, les jeunes gens sont allés prendre le général Dogbo Blé. C’est mon aide de camp, Hermann Koné, qui a sauvé Dogbo Blé. Parce que quand je revenais, j’étais dans la voiture, Hermann me dit : « patron, Dogbo Blé est dans telle bâchée. Il est ligoté ». J’ai dit d’arrêter le véhicule et je suis descendu. J’ai crié halte et la bâchée s’est arrêtée. J’ai dit : « qui est dedans ». Ils m’ont dit qu’il n’y a rien. J’ai dit non. Il y a quelqu’un à l’intérieur. C’est comme ça que j’ai fait sortir Dogbo Blé de la bâchée. Il était menotté. J’ai demandé qu’on lui enlève les menottes. Puis j’ai dit à Dogbo de me suivre. On est montés dans ma chambre. Je lui ai dit que je l’avais parlé, je t’avais dit d’éviter la guerre. J’ai lui ai dit que tu vois que tu es un officier général. Avant même la guerre, les soldats n’aiment pas les généraux. Maintenant qu’il y a la guerre, ils t’ont attrapé. Leur frustration-là, ils vont mettre ça sur toi. C’est là que Dogbo Blé m’a dit d’autres choses. Or, les enfants étaient à la porte, en train d’écouter ce que Dogbo Blé et moi, nous nous disions. Je ne sais pas ce qui s’est passé et je suis entré dans mon bureau pour prendre quelque chose. Je sors et Dogbo Blé n’est pas là. Je demande où se trouve. Mon majordome me regarde, il ne peut pas parler. En fait, quand je me suis levé pour aller dans mon bureau, les jeunesqui étaient à la porte sont rentrés pour prendre Dogbo Blé pour fuir avec lui. J’ai dû courir moi-même, dévaler les escaliers et allé trouver Dogbo Blé en bas. J’ai dit de le laisser. Je l’ai pris et je l’ai fait remonter dans ma chambre. Et là, Dogbo Blé m’a dit: « Guillaume ne me laisse pas seul. Ne me laisse pas seul ». J’ai compris que c’était grave. J’ai appelé Soul, le même Soul. Et j’ai dit : « Soul, si on ne protège pas celui-là, les gens vont le tuer ». J’ai dit qu’il faut qu’on le cache. Voilà comment nous avons déguisé Dogbo Blé pour le cacher (…).
Quand je suis allé voir les jeunes, j’ai demandé pourquoi vous en voulez tant à Dogbo Blé ? Ils ont dit qu’il y a un jeune parmi eux qui avait perdu ses deux frères, qui avaient été abattus par la Garde républicaine. Ce dernier a dit que nous pouvons lui faire tout ce que nous voulons, mais il ne peut pas pardonner. Je l’ai pris, on a parlé et je lui ai demandé de laisser tomber. Les gens croient que c’est unilatéral. Ce jeune a dit qu’il a perdu ses deux frères par la faute de la Garde républicaine. Je lui ai dit de laisser tomber. C’est ainsi que Dogbo Blé a été sauvé. Je sais que Dogbo est honnête parce qu’il a dit aux magistrats pendant son procès, et les journaux ont écrit : « je dois ma vie à Guillaume Soro ».
Je vous relate ça pour que vous sachiez que ce n’est de l’opportunisme-là. Pour ceux qui me connaissent et qui connaissent ma trajectoire depuis l’Université, qui savent que j’ai été un prisonnier politique déclaré par Amnesty international dans ce pays, peuvent comprendre la logique dans laquelle je me suis inscrit.
Aujourd’hui, ce n’est pas à moi et il ne sera pas écrit dans mon CV que je suis un traite, que j’ai trahi tel ou tel. Je sais qu’avec le président Ouattara, il y a certains qui ne sont pas contents de me voir à côté de lui. Donc, ils font tout pour me chasser. Ils font tout pour que le président Ouattara doute de moi. Ils font tout pour qu’il y ait rupture de confiance entre le président Ouattara et moi. Mais moi, je les regarde. Je n’ai pas de problème. Le jour où on n’aura pas besoin de moi, qu’ils me le disent, je prends mon baluchon et je m’en vais chez moi. Au lieu d’aller mentir sur moi tous les jours, pour dire : « Eh Guillaume a dit ça. Guillaume est en train de manipuler Bédié. Le Rhdp-unifié ne naît pas à cause de Guillaume.
 »Si vous n’avez pas confiance en moi, vous me le dites. Mes bagages ne sont même plus beaucoup à Abidjan. Je m’en vais les ramasser. Je m’en vais chez moi. Ça va m’éviter tout ce stress-là tous les jours. Donc, si on n’a plus confiance en moi, il n’y a pas de problème, qu’on me le dise, je vais m’en aller. Donc, je n’ai pas de problème. C’est ceux qui veulent me chasser à côté d’Alassane qui ont des problèmes. Parce que mentir, ce n’est pas un métier facile (…) ».

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