Débat sur la dictée à l’école en Côte d’Ivoire/La contribution d’un Inspecteur de l’Enseignement Préscolaire et Primaire

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Depuis hier ( dimanche 21 février 2021), lors du débat de la Chaîne NCI sur l’école relativement aux résultats PASEC 2019, notre collègue, notre très cher doyen Paul Yao-Yao a abordé la question de la suppression de la dictée diversement appréciée sur la toile. Je viens modestement continuer le débat sur la « suppression » ou le » retour » de la Dictée. En réalité la dictée n’a pas été supprimée. Elle prend aujourd’hui à l’évaluation sommative et certificative du CEPE la forme d’un texte lacunaire dans lequel l’élève est amené à recopier le texte en corrigeant les 10 mots soulignés ou mis en gras. La dictée « solennelle » dans son aspect classique a toujours rencontré et rencontre de nos jours un problème docimologique ( la notation de l’épreuve / l’étude scientifique de la notation) Prenons un exemple Une dictée de 100 mots où s’y mêlent des notions orthographiques ,grammaticales etc.l’élève A fait 30 fautes ( il trouve 70 mots) il obtient 0/20. L’élève B fait 50 fautes ( il trouve 50 mots ) il obtient aussi 0/20 l’élève C lui fait 100 fautes il n’a trouvé aucun mot il obtient aussi 0 /20. Observons que nous avons 3 performances différentes qui ont la même note 0/20 et pourtant il y’a un bon un assez bon et un moins bon élève Une autre difficulté de la Dictée ce sont les interférences linguistiques des lecteurs des textes de dictée. Comment un élève écrit. PODIUM ou ENTIER devant un enseignant prononçant respectivement Podjom et Entché.les exemples d’interférences linguistiques s’observent dans bien de nos discours nos paroles.nos interventions… N’oublions pas des liaisons qui prêteraient à confusion lors des lectures de textes de dictées … Toutes ses considérations docimologiques et linguistiques devraient être prises en compte pour un retour recadré de la dictée « solennelle » .En 2002 à l’occasion de la préparation de mon mémoire CAIEP sur les performances scolaires j’ai pu parcourir à la DECO les résultats du CEPE et de l’entrée en sixième des années 60 – 70 – 80 – 90 que sur 100 élèves qui obtenaient le CEPE seulement 15 à 20 % obtenaient la moyenne en dictée là où ces même 100 élèves avaient d’excellentes notes en Étude de texte ( Exploitation de texte) en Étude du milieu ( Éveil au milieu) en Arithmétique /Calcul et Opérations). Pourquoi ne pas proposer des textes de dictée comprenant par exemple 40 mots où un mot juste donnerait 1/2 point ou des textes qui prendraient en compte une notation scientifique de la dictée à l’instar d’autres disciplines instrumentales telles les mathématiques etc… Au total on peut soutenir le  » retour » de la dictée sous sa forme ancienne en prenant en compte l’enseignement- apprentissages de la dictée préparée de la dictée de contrôle car comme le dit LENNART BLACHIER in Manuel de Pédagogie à l’usage des instituteurs d’Afrique- Des outils pour enseigner Éditions L’Harmattan PUSAF page 35  » La finalité de l’orthographe,de la grammaire ,de la conjugaison ,du vocabulaire n’est pas de « faire zéro faute en dictée » mais d’être capable dans la vie de tous les jours d’écrire sans erreur ».

DELOH André, Inspecteur Principal de l’enseignement préscolaire et primaire- Chevalier de l’Ordre du Mérite de la Fonction Publique- Chef de circonscription de Tanda.

NB/L’IEPP DELOH à la droite de Kandia Camara, ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Préscolaire et Primaire. Photo d’archives

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