Monsieur Lancina KARAMOKO est membre du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel. Il est également cadre du RHDP. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il nous parle de l’importance et le rôle du CESEC dans la vie de la nation. Il nous dresse le bilan de 2023. Et il se prononce sur la question du Logo du PDCI qui serait confisqué par le RHDP.
Le 21 Décembre 2023, le CESEC a procédé à la clôture de sa deuxième session ordinaire. Avant de dresser un bilan, pouvez-vous nous dire le rôle de cette institution dans la vie de la nation ?
M. Lancina KARAMOKO : Je voudrais vous remercier pour l’opportunité que vous me donnez de parler du CESEC. Mais avant tout propos, je voudrais en profiter pour renouveler toute ma reconnaissance et mes remerciements à l’endroit du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, qui m’a fait l’honneur de porter son choix sur ma modeste personne pour être membre du CESEC. C’est une grâce. Nous sommes trente millions d’ivoiriens et c’est donc un privilège de faire partie des cent vingt conseillers économiques et sociaux qu’il lui a plu de nommer dans cette importante institution en fonction de nos vécus et longues expériences dans nos différents domaines d’activités. Maintenant, pour en venir à votre question, le Conseil Economique, Social, Environnemental et culturel est une Assemblée consultative dont la mission est de conseiller, à travers des AVIS, le Gouvernement et le Parlement sur des questions à caractère économique, social, environnemental et culturel.. Pour la compréhension, il faut noter que l’AVIS est pour le CESEC, ce qu’est la LOI pour le Parlement. Pour me résumer et pour faire simple, le CESEC, à la demande du Président de la République ou du parlement sur des thématiquesprécis, engage des recherches et des travaux en commission dont les résultats sont sanctionnés par des AVIS qui sont transmis au Président de la République.Le CESEC est donc au cœur du dispositif de l’exécutif et du parlement pour la recherche des solutions dans la gestion des affaires de l’Etat.
Quel bilan pouvez-vous donc nous faire sur les activités des deux sessions de l’année 2023 ?
LK : J’ai été heureux, en ma qualité de nouveau membre, de participer, grâce à DIEU, à l’ensemble des activités de l’année 2023. J’ai pu mesurer le volume du travail abattu par le Président du CESEC et ses pairs que nous sommes. J’ai également été impressionné par la qualité du travail de l’administration du CESEC notamment le Secrétariat général, le Cabinet du Président et la Direction des Commissions. Pour votre compréhension, la Direction des Commissions est à l’image du Service législatif de l’Assemblée nationale que je connais bien pour avoir travaillé plusieurs années dans la basse chambre.Maintenant, pour parler de Bilan, nous avons reçu, à la demande du Président du CESEC, Docteur Eugène AKA AOUELE, plusieurs personnalités du Gouvernement qui sont venus nous entretenir à travers plusieurs thématiques. Ainsi donc, au nom du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, le Procureur de la République, Monsieur ADOU Richard est venu nous entretenir sur le thème de « la Liberté et responsabilité pénale sur les réseaux sociaux ».
Ensuite ce fut au tour du Ministre des transports, M. KONE Amadou, qui est venu nous parler du « permis à points, solution possible à la recrudescence des accidents de la circulation ».
Le Ministre de la construction, du logement et de l’Urbanisme, M. Bruno KONE, a suivi avec le thème « Quelles solutions à la problématique de l’habitat social ? ». Le Ministre de la Santé, de l’hygiène Publique et de la Couverture de la Maladie Universelle, M. Pierre DIMBA, nous a édifiés sur le thème « L’Impact des drogues sur la Jeunesse ». Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. KOBENA KOUASSI Adjoumani, nous a entretenus sur le thème «Stratégies de promotion de la bio-agriculture ». Le Ministre de l’Economie, du Plan et du Développement, Madame NIALE KABA, est venu développer le thème « Economie Verte : alternative pour une économie ivoirienne plus résiliente ». Le Ministre Mamadou TOURE, Ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’insertion professionnelle et du Service Civique nous a entretenus sur le thème « PJGouv et promotion des emplois verts ». Et enfin, pour coller à l’actualité, conformément à l’esprit du CESEC, Le Ministre Délégué en charge des sports et du cadre de vie, Monsieur Adjé Silas METCH, nous a fait un cours magistral sur le thème « CAN 2023 : Enjeux Economiques, Sociaux, Environnementaux et Culturels ». Il faut noter que toutes ces conférences, animées par les éminents membres du Gouvernement du Président Alassane OUATTARA ont été initiées par le Président du CESEC dans le but de faire la promotion et enrichir les différents AVIS à transmettre au Président de la République. A ces actions, il faut ajouter que le CESEC a organisé plusieurs visites sur le terrain afin de toucher les réalités des populations. Ainsi donc et successivement, les membres du Conseil économiques et social ont visité le Centre opérationnel de la vidéo-verbalisation, l’hôpital psychiatrique de Bingerville, la Croix Bleue de Williamsville, le SARA, le Stade Alassane OUATTARA d’Ebimpé et le Stade Félix HOUPHOUET BOIGNY. Entre ces différentes activités, nous avons eu plusieurs réunions en commissions pour préparer les projetsd’AVIS qui ont été ensuite débattus et adoptés en plénière. Comme vous le constatez, nous n’avons pas eu de repos durant toute l’année 2023. Et cette intense activité de travail est à mettre à l’actif du Président du CESEC. Et c’est à juste titre que le Président Alassane OUATTARA l’a qualifié comme étant : « L’homme qu’il faut à la place qu’il faut ».
Mais, Monsieur le Conseiller, au regard de la qualité de tout ce que vous venez de relater, comment peut-on comprendre que le CESEC soit inconnu du grand public ?
C’est justement le combat du Docteur Eugène AKA AOUELE qui nous a instruits d’être plus proches des populations. Ce travail a commencé à travers des activités de proximité. En ce qui me concerne, par exemple, j’ai initié, à Anyama, deux activités majeures qui ont eu un franc succès auprès des populations. Notamment une conférence débat qui a réuni toutes les couches socio-professionnelles de la ville et un festival de danses traditionnelles pour interpeller nos populations sur l’urgence de retourner à nos racines pour un avenir meilleur. Le Président du CESEC a attaché une attention particulière à ces deux activités parce que je les ai initiées en ma qualité de Conseiller Economique, Social, Environnemental et Culturel. Et d’ailleurs, il m’a honoré de sa présence effective à la dernière activité qui s’est tenue le 03 Janvier 2024 à Anyama. Et au-delà desdites activités, j’ai entrepris une tournée de présentation de l’institution auprès des chefferies de plusieurs villages dans la sous-préfecture d’Anyama.
Nous allons poursuivre ces activités pour faire connaître d’avantage le CESEC mais aussi, conformément aux instructions du Président, appliquer la politique de proximité afin d’émettre des AVIS pertinents qui reflètent le vécu des populations. C’est le souhait ardent du Docteur Eugène AKA AOUELE qui se bat pour la visibilité sur notre institution qui est incontournable dans le dispositif du fonctionnement de l’Etat. Et d’ailleurs le Président du CESEC se plaît à dire et je le cite : « Nous ne sommes pas des élus mais nous conseillons les élus à bien faire leur travail ».
Monsieur le Conseiller, vous êtes un acteur politique. Le Mercredi dernier, le nouveau président du PDCI a officiellement pris fonction. Quels commentaires faîtes-vous sur son discours à cette passation notamment sur le cas du logo du PDCI qui serait confisqué illégalement par le RHDP ?
LK : A priori, je n’ai rien à dire. Cependant, je ne suis pas insensible à ce discours. Je voudrais faire remarquer au Président du PDCI, Monsieur Tidjane THIAM que la providence a fait que le PDCI est revenu à ses origines après la mort de son prédécesseur Konan BEDIE. Le PDCI tire l’origine de ses grands combats à Bouaflé. Cela ne fait l’ombre d’aucun doute et je mets quiconque au défi de me prouver le contraire. Après la mort de BEDIE, l’intérim a été assuré par le Professeur COWPLI Bony, fils de Bouaflé qui a d’ailleurs été Maire de la localité pendant deux mandats. Ensuite THIAM Tidjane qui est de Yamoussoukro, comme son grand-père Felix HOUPHOUET BOIGNY, devient le nouveau Président du parti. La volonté du père fondateur vient de se réaliser. Mais encore faut-il que THIAM le comprenne ainsi et adopter la vision d’Houphouët sur la conduite de cette machine qu’il n’a pas vu naître. Je sais de quoi je parle. Je suis natif de Bouaflé et je connais l’histoire du PDCI à travers mon grand-père qui a été un compagnon de lutte d’Houphouët. Si THIAM se démarque de la philosophie du père fondateur, il subira le même sort que BEDIE. C’est-à-dire conduire le PDCI dans l’impasse. La reconquête dont il parle, doit être basé sur l’humilité, le pardon et le rapprochement d’avec le Président Alassane OUATTARA qui, il faut le rappeler, a sauvé, en 1989, le Président Houphouët de l’humiliation dont l’un des acteurs était justement GBAGBO. Maintenant pour le logo, il faut regarder l’histoire de la création du RHDP en 2005. THIAM était occupé à autre chose à l’époque. Alors, je lui conseille de se rapprocher du Président Alassane OUATTARA, son père, ou du Président du Directoire, le Haut représentant Gilbert Koné KAFANA pour information et en discuter. En tout état de cause, les militants du RHDP, à notre dernier séminaire, ont souhaité un nouveau logo pour le parti. Et la haute Direction du parti prend son temps pour étudier la question. Il n y a rien d’illégal. La justice a déjà tranché sur la question. Et puis, ce n’est pas le logo du PDCI qui va faire revenir les cadres et les nombreux militants que ce parti a perdudu fait de sa politique sectairebasée sur la religion et l’ethnie. Même Yamoussoukro avait été légué au second plan sous les anciens dirigeants du PDCI. Nous y reviendrons.
Un mot sur la CAN 2023 ?
LK: Allez les Eléphants. Le Président Alassane OUATTARA nous a donné les meilleures infrastructures sportives, routières et hôtelières. DIEU a donné une nouvelle chance aux Eléphants. Il faut être conquérant. Et après, grâce à DIEU, la coupe restera ici en Côte d’Ivoire.
Réalisé par N.K
