Etats unis/Trump dans une mauvaise passe

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Tout semble bien se compliquer pour l’actuel locataire de la Maison blanche alors que la campagne électorale américaine a repris. Donald Trump va devoir sortir les tripes s’ils tient à son deuxième mandat. Et de de nombreux fronts: politiques, sociaux, économiques, sanitaires et diplomatiques l’attendent.

C’est peu de dire que Donald Trump est assailli sur plusieurs fronts. Tout d’abord Cour suprême : c’est la deuxième fois cette semaine que la plus haute instance judiciaire du pays tranche contre son avis. Lundi, elle a étendu les droits des salariés homosexuels et transgenres. Et ce jeudi, elle a estimé que la volonté du président américain d’annuler le programme DACA était une décision « capricieuse » et « arbitraire ». Du coup, le chef de l’État en fait une affaire personnelle et choisit la stratégie victimaire.

La santé de Trump

Accusé d’avoir cherché à politiser l’armée face aux manifestations antiracistes des dernières semaines à travers le pays, il y a prononcé un discours inhabituellement consensuel pour lui qui aime s’écarter de son télésouffleur.

Invité à quitter la scène après s’être adressé aux futures élites de l’armée américaine, il a semblé connaître quelques difficultés sur la rampe d’accès, descendue à petits pas précautionneux.

Des médias américains ont également relevé qu’il avait eu besoin de ses deux mains, au milieu du même discours, pour porter un verre d’eau à ses lèvres – ce qu’il a déjà fait à plusieurs reprises par le passé –, et qu’il avait peiné à prononcer correctement le nom du général Douglas MacArthur, héros de la Seconde Guerre mondiale. 

Donald Trump s’est chargé lui-même tard samedi soir sur Twitter de répondre aux interrogations sur sa condition physique. 

La rampe d’accès à l’estrade de West Point était «très longue et raide, n’avait pas de rambarde et, surtout, était très glissante», a-t-il avancé.

Il affirme avoir donc redoublé de prudence pour ne pas tomber et donner l’occasion aux médias de se moquer de lui. Et souligne avoir dévalé «en courant» les trois derniers mètres de la rampe.

Plus vieux président de l’histoire

Le sujet est d’autant plus glissant que le milliardaire républicain de 74 ans a fait de sa santé un argument de campagne face à son futur adversaire démocrate à la présidentielle de novembre, Joe Biden, âgé lui de 77 ans. 

Donald Trump se plaît régulièrement à attaquer sur sa forme physique et mentale l’ancien vice-président, connu pour ses gaffes et trous de mémoire, qu’il surnomme «Joe l’endormi». 

Âgé de 70 ans et 220 jours au moment de sa prise de fonctions en janvier 2017, le plus vieux président de l’histoire des États-Unis – devant Ronald Reagan – a par ailleurs récemment suscité la controverse en disant avoir reçu pendant deux semaines un traitement d’hydroxychloroquine, à titre préventif contre le nouveau coronavirus. 

Un livre qui éreinte le chef de l’État

Le président doit faire face aux révélations explosives du livre que va publier son ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton. Les bonnes feuilles sont déjà sorties : John Bolton accuse, entre autres, le président américain d’avoir cherché l’aide de la Chine pour gagner sa réélection en novembre, et dénonce la gestion chaotique des affaires internationales par la Maison Blanche.

La Maison Blanche a beau tenter d’en bloquer la parution prévue mardi 23 juin, les fuites et les déclarations de John Bolton alimentent l’image d’un président incompétent – « pas apte » à présider, selon Bolton, qui l’aura toutefois conseillé pendant près d’un an et demi avant d’être remercié – sur la scène internationale, moqué par ses propres ministres ou conseillers, et surtout qui fait passer sa soif de réélection le 3 novembre avant l’intérêt du pays. Les conversations de Donald Trump avec son homologue chinois Xi Jinping « reflètent non seulement les incohérences de sa politique commerciale mais aussi l’interconnexion dans l’esprit de Trump entre ses propres intérêts politiques et l’intérêt national américain », écrit-il.

Les révélations de son ancien conseiller John Bolton

Quoi qu’il en soit, après une brève trève dans la guerre commerciale que les deux géants se livraient, le Covid-19 est venu jeter un nouveau froid dans les relations sino-américaines. L’administration Trump a plusieurs fois accusé Pékin d’avoir dissimulé l’ampleur de l’épidémie et d’être ainsi responsable des centaines de milliers de morts dans le monde. Sur Twitter, le président américain a à nouveau dit jeudi qu’il envisageait de rompre les relations avec le géant asiatique, indiquant que « couper tous les ponts avec la Chine », y compris économiques, était une option.

Rebond du coronavirus

Enfin, autre mauvaise nouvelle pour le président américain : le coronavirus revient au devant de l’actualité. Le virus enregistre une nette progression dans 23 États, soit plus de la moitié du pays – et ce même si pour le huitième jour d’affilée le bilan quotidien passe sous la barre des mille décès. Sa gestion de la pandémie, qui a fait plus de 118 000 morts et 2,2 millions de cas aux États-Unis, est vivement critiquée.

En parallèle, Facebook a retiré des publicités publiées par son équipe de campagne, parce qu’elles affichaient un triangle rouge inversé, symbole utilisé par les nazis pour désigner les prisonniers politiques dans les camps de concentration.


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