Guinée/Le président de la transition met dehors tous les ministres

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Le président de la junte au pouvoir en Guinée a dissout son gouvernement le 19 février 2024. Il a chargé les directeurs de cabinet et les secrétaires généraux d’expédier les affaires courantes. C’est dans un décret lu à la télévision nationale, par un haut responsable de la junte, le général de brigade Amara Camara, que l’annonce a été faite.

« Le gouvernement est dissous » et « la gestion des affaires courantes sera assurée par les directeurs de cabinet, les secrétaires généraux et les secrétaires généraux adjoints jusqu’à la mise en place d’un nouveau gouvernement », a dit un porte-parole de la junte, le général Amara Camara, devant une vingtaine de militaires en tenue, dont certains masqués et arborant des armes.

Il n’a donné aucune raison à la dissolution du gouvernement, ni donné de date pour en annoncer un nouveau.

La junte, avec à sa tête le colonel Mamady Doumbouya, qui a pris le pouvoir fin septembre 2021, a consenti sous pression internationale à rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, dit-elle.

La junte a fait arrêter un certain nombre de dirigeants de l’opposition et lancé des poursuites contre d’autres. Elle interdit toute manifestation depuis 2022.

Le pays connaît aussi depuis plusieurs semaines de sévères limitations d’accès à Internet. La junte a par ailleurs sévi contre un certain nombre de médias. L’opposition dénonce la conduite autoritaire et exclusive du pays.

Cette décision intervient dans un contexte marqué par une crise au sein du gouvernement guinéen.

Des tensions ont émergé récemment, notamment entre le premier ministre et le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright. Des échanges de courriers entre les deux hauts responsables ont mis en lumière des désaccords profonds sur des questions cruciales.

Le premier ministre demandait clairement à son ministre de la Justice de suspendre des injonctions de ce dernier à l’endroit des cadres de l’Administration publique et ceux des exécutifs communaux sur des actions judiciaires, au motif que cela avait des impacts sur le bon fonctionnement de État.

Le garde des Sceaux a rétorqué à son chef hiérarchique que lesdites actions ne peuvent ni être arrêtée ni être suspendues.

Ces dissensions internes, combinées à d’autres sources de tension au sein du gouvernement, ont conduit à la dissolution du gouvernement.

Sources AFP et APA

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