Le Nigeria créé sa monnaie numérique, l’eNaira.

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Première puissance africaine, le Nigeria est devenu depuis le lundi 25 octobre, le premier pays africain à lancer sa propre monnaie numérique, l’eNaira.

Le géant ouest-africain de 200 millions d’habitants est devenu depuis le lundi 25 octobre dernier, le troisième utilisateur de monnaies virtuelles au monde après les Etats Unis et la Russie.

Il aura fallu 4 ans de travail à la Banque centrale du Nigeria

C’est pour contrer ce mouvement que la Banque centrale du Nigeria (CBN) a dans un premier temps interdit à toute banque locale les opérations sur devises virtuelles, provoquant une levée de boucliers de sa jeunesse. La CBN met régulièrement en garde les usagers de bitcoins de sa volatilité, elle a gelé des comptes approvisionnés en bitcoins, accusés de financer des flots d’argent illicite, des arnaques en ligne ou le blanchiment d’argent dans ce pays gangrené par la corruption.

Dans un deuxième temps, la CBN vient d’annoncer le lancement d’une version numérique de sa monnaie, l’eNaira, cherchant à se positionner face à la popularité croissante des cryptoactifs. Les monnaies virtuelles créées et régulées par les banques centrales sont appelées CBDC, tandis que les cryptomonnaies échappent, elles, à tout contrôle des gouvernements.

L’eNaira va aider à répondre aux nombreux défis financiers et monétaires

Avec ce lancement, le Nigeria fait figure de pionnier sur le continent, aux côtés du Ghana qui teste depuis septembre son eCedi comme nouveau moyen d’échange. « Nous sommes devenus le premier pays d’Afrique et l’un des premiers au monde à avoir introduit une monnaie numérique pour nos citoyens », a déclaré le président nigérian Muhammadu Buhari lors d’une conférence de presse à Abuja. « Dernièrement, l’utilisation d’espèces dans la conduite des affaires et les paiements a diminué », a-t-il expliqué. Une tendance selon lui « exacerbée depuis le début de la pandémie et avec la naissance d’une nouvelle économie numérique ».

L’eNaira vise à faciliter les échanges en ligne, selon le président, mais devrait aussi « amener de plus en plus de personnes et d’entreprises au sein du secteur formel et ainsi augmenter les recettes fiscales du pays », a-t-il ajouté. « Quelque 200 millions de nairas d’eNaira, qui maintiendront la parité avec la monnaie traditionnelle, ont déjà été émis à des institutions financières », veut rassurer le chef de l’État qui a déclaré que l’utilisation de la monnaie pourrait faire croître l’économie de 29 milliards de dollars sur dix ans et même permettre dans un avenir proche le versement des prestations sociales directement par le gouvernement et même augmenter l’assiette fiscale.

Le Point

 

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