Libre opinion/Il ne faut pas attribuer sa défaite à l’arbitre qu’on a accepté avant le match.

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Les joutes électorales locales (municipales et régionales) du samedi 2 septembre et plus récemment les sénatoriales deux semaines plus tard, sont bien terminées. L’eau continue de couler sous les ponts quand le soleil lui n’arrête pas son habituel exercice de se lever à l’est et se coucher à l’ouest. De ma petite tribune, j’en suis à me demander où a bien pu passer l’opposition, notre très chère opposition ? A-t-elle pris un KO retentissant au point de continuer à vaciller dans les cordes du ring ? Cela y ressemble fort bien. La moisson ayant été très maigre, il convient de s’asseoir et analyser la situation avec lucidité. De mon point de vue, tout le monde, du sommet à la base, est comptable de cet échec. Je n’ai pas souvenance que ces hommes gauches, pardon, ces hommes de gauche, aient une fois proposé aux Ivoiriens, un programme de gouvernement alléchant au point de pouvoir les pousser à leur accorder du crédit. Au lieu de cela, c’est plutôt le culte de la personnalité qu’ils ont souvent servi, d’abord à leurs propres militants, avant de le vendre au peuple. En plus la politique de la chaise vide ou les boycotts actifs choisis comme moyens pour accéder au pouvoir d’Etat, se sont finalement avérés inopérants et totalement inefficaces. En 2020, souvenez-vous, leur immaturité politique avait de nouveau bien  coûté cher au pays faisant penser aux pénibles intermèdes de la rébellion armée du 19 septembre 2002. Plus de 80 personnes avaient trouvé la mort suite à l’appel des leaders du moment, feu Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’guessan dont les candidatures à la présidentielle, avaient pourtant été admises par la Commission électorale indépendante. Plutôt que d’aller simplement à la compétition et s’unir derrière un seul candidat dans le schéma d’un deuxième tour fortement probable dans ces conditions, ils ont préféré inviter leurs militants à « mettre en application le mot d’ordre du boycott actif par tous les moyens légaux à leur disposition ». L’initiative lancée sans trop de détails et précisions par Bédié le 20 septembre était restée peu suivie de d’effets jusqu’au 15 octobre où quelques instants après la déclaration conjointe des deux opposants (Bédié et Affi), ont cette fois été apportées des directives aux militants. Un document interne du FPI leur demandait désormais « d’empêcher le convoyage et la distribution de tout matériel et affichage électoral ». Une inconséquence que le peuple a eu du mal à comprendre. En effet, comment peut-on candidater, être retenu et demander le boycott à ses militants et sympathisants ? Aussi, les deux partis avaient lancé leur initiative sans l’aval des autres partis politiques, hormis un UDPCI hésitant. La grande donne qu’ils négligeait, était que l’Ivoirien, foncièrement épris de paix ne pouvait pas aller à l’aventure avec une opposition tatillonne. J’ai fait ce détour jusqu’en 2020 de ma petite tribune pour vous montrer l’incohérence de notre opposition, notre chère opposition qui semble de ne pas s’en rendre compte elle-même, histoire du serpent qui se mord lui-même sa propre queue. A la faveur des récentes élections, elle a étalé son manque de cohésion allant jusqu’à s’affronter dans les urnes dans plusieurs régions et communes, avant de venir crier au loup après leur échec patent. Oui Dia et Gbagbo à Yopougon devraient comprendre qu’en allant dispersés face à la machine Bigtogo, ils ne pouvaient que mordre la poussière. Aujourd’hui, ils pointent du doigt la CEI, l’arbitre qu’ils ont accepté avant le match. Voici le comportement d’une opposition à la croisée des chemins qui ne sait pas lequel emprunter qui doit pourtant opérer un choix parce que le temps des hommes passe. Ne pas surtout accuser la disparition du sphinx de Daoukro, parce que les contours de l’alliance conclue entre son parti et le fondateur du PPA-Ci sont restés flous jusqu’à ce jour, une crise de confiance existant entre les deux formations politiques aux idéologies diamétralement différentes. Et puis, le propriétaire de « l’enveloppe pleine », a-t-il encore le moral, la tête et la pugnacité à la lutte ? Le cachot, lorsque vous en sortez, s’il ne vous rend pas plus coriace, il vous adoucit. « Tchinguê », pour dire en Tagbana, vérité.

JPH

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