De ma petite tribune je vous adresse mon traditionnel salut auquel se joint celui de mes amis Kouadio, Coulibaly, Guelassegnon, Atsé, Gongoulin, Bakayoko, Palé, Kra…qui après l’épisode des élections locales (municipales et régionales) et sénatoriale, sont venus me dire le fraternel salut sur ma petite tribune haut perchée dans ce petit village, un legs de mon père qu’il a construit avec des matériaux qu’on appelle patience, amour, paix, vivre ensemble et cohésion. C’est comme cela que les habitants de ce beau pays ont toujours vécu. Comme des oiseaux plongeurs, leur plumage n’es jamais mouillé par l’eau. A chacune de leurs plongées, lorsque quelques goûtes d’eau adhèrent à leur plumage, ils les secouent en initiant de nouvelles expériences de plongées. Lorsque j’ai reçu ce matin mes frères et amis de quatre coins de la mère-patrie, nous nous sommes souvenus de ce bel épisode où jeunes collégiens et lycéens, étaient affectés pour la plupart, loin de leurs parents. Des petits collégiens de l’ouest montagneux se retrouvaient ainsi au centre-nord et vice versa. Ceux de l’est pouvaient se retrouver au sud ou ailleurs d’autres. Le ciel n’était pas tombé sur la Côte d’Ivoire qui ne s’en portait que mieux avec les brassages ethnico-religieux. Nous avons rendu pour cela, hommage au père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne et modèle. Nous avons conclu qu’il était un apôtre exceptionnel de la PAIX et que nous devons impérativement marcher dans ses pas. Actualité obligeant, nous avons profité pour jeter un regard rétrospectif sur l’après élection dans notre pays. Nous avons salué tous les acteurs pour la tenue pacifique de ces joutes. Cependant, tous, nous nous sommes dit préoccupés par les propos qui ont cours actuellement et qui ouvrent un débat dangereux. Un débat pourri et haineux. Ce qui gêne dans cette nouvelle situation, c’est que ces propos émanent d’hommes responsables qui ne devraient jamais en être les auteurs. Simplement parce qu’ils incarnent des villes traditionnelles et donc symboliques de paix. Justement parce qu’eux aux patronymes wolof, ont toujours vécu aux côtés des Kouadio et des Coulibaly dans le pays du père fondateur de ce beau pays et qui fut même député au Nord. Parce qu’eux descendants de la reine Abla Pokou, ont toujours vécu en bonne intelligence avec les Coulibaly. Si on ne l’a pas oublié, alors on fait simplement semblant de l’ignorer et cela s’appelle la mauvaise foi. Ces hommes ont toujours vécu dans ces villes cosmopolites où les discours qu’ils tiennent sont nauséeux et nauséabonds au parfum boueux. Le citoyen ordinaire, ressortissant de ces deux capitales, l’une politique et l’autre du centre, s’en trouve profondément préoccupé. C’est pourquoi de ma petite tribune, je voudrais tirer sur la sonnette d’alarme, sur la gravité des discours actuels qui tendent ou tentent d’opposer à nouveau, les Ivoiriens les uns aux autres. De grâce, ne mêlez pas les Ivoiriens à vos funestes projets de déstabilisation du pays. De mon humble avis sur ma petite tribune, un Kouadio ira soutenir la candidature d’un Kouadio ou d’un Kouamé à une élection. De la même façon, un Coulibaly ira porter la candidature d’un Coulibaly ou d’un Koné. Cela se fait d’abord de façon naturelle et mécanique sous nos tropiques, avant toute autre considération. Je dis bien avant toute considération politique parce que nos mentalités ne placent pas encore les enjeux politiques au-dessus de ceux familiaux, ethniques ou religieux. Maintenant, pourquoi cela peut-il gêner qu’un ressortissant de n’importe quelle région soit candidat dans la région de son choix, surtout quand il est question d’une élection de développement ? Les exigences en démocratie, nous commandent simplement d’aller lui dire non dans les urnes et non autre chose. Les efforts de réconciliation actuellement en cours sont tellement importants et colossaux qu’il faut éviter de les saborder par des propos et autres comportements qui pourraient replonger la tour ivoire dans une tourmente abyssale. S’il y a des autopsies de défaites à faire après les élections, c’est votre droit, mais il faut les faire dans les règles de l’art. Les Coulibaly et les Kouadio ne devraient pas être les cibles de vos échecs. Il est inconcevable et totalement inacceptable qu’après 63 ans d’indépendance et à l’ère de l’État-Nation pour mon pays, qu’il s’y trouve encore des personnes adeptes du tribalisme qui brandissent la fibre ethnique à chaque fois qu’ils sont en difficultés ou déboutés dans une élection, ou lors de contradictions au sein du même parti politique, et en dehors.
Je vous salue de ma toute petite tribune et je dis NON A L’OPPOSITION TRIBALE
JPH
