L’euthanasie, du grec ancien « eu » (bon) et « thanatos » (mort), désigne l’acte médical consistant à provoquer intentionnellement la mort d’un patient afin de soulager ses souffrances physiques ou morales considérées comme insupportables, soit en agissant à cette fin, soit en s’abstenant d’agir.
On distingue communément à cet égard l’euthanasie active de l’euthanasie passive. L’euthanasie doit enfin être distinguée du « suicide médicalement assisté » qui consiste, pour le corps médical, à donner au patient les moyens de mettre lui-même fin à sa vie.
Pour contre ?
La question a été plusieurs fois au coeur des débats en Europe.
L’Espagne a déjà franchi le pas
Aux côtés des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg, c’est le quatrième pays européen à autoriser l’euthanasie, pour les malades souffrant d’une maladie incurable, ou handicapante. Le texte a été adopté à une très large majorité et il est soutenu par 85% des espagnols.
Au Portugal, une loi repoussée
Il faut savoir aussi que le parlement portugais également adopté une nouvelle loi légalisant l’euthanasie, mais le texte a été invalidé par les juges de la Cour constitutionnelle. Retour à la case départ au Parlement donc avec un nouveau texte et un nouveau vote.
En Suisse, on ne parle pas à proprement parler d’euthanasie, mais de suicide assisté. C’est le patient qui s’injecte lui-même la dose létale. Dans cette démarche, les médecins supervisent, mais ce sont surtout les associations qui prennent en charge l’organisation de cette fin de vie.
En France, le débat sera lancé jeudi 8 avril à l’Assemblée nationale.
En Afrique, la question ne fait pas encore officiellement débat. Et le fondateur d’une organisation qui militait en faveur de la légalisation de l’euthanasie en Afrique du Sud a été arrêté et inculpé pour le meurtre d’un homme en 2013. Sean Davison était poursuivi pour la mort d’un ami, Anrich Burger, devenu paraplégique à la suite d’un accident de la circulation.
Le Vatican et l’euthanasie
«Reconnaître l’impossibilité de guérir ne signifie pas la fin de l’action médicale»: à l’instar de ceux qui naissent en étant destinés à vivre un court laps de temps, toute personne souffrant d’une maladie entrée dans sa phase terminale, a le droit d’être accueillie, soignée, entourée d’affection.
L’Église s’oppose à l’acharnement thérapeutique mais réaffirme, comme «enseignement définitif», que «l’euthanasie est un crime contre la vie humaine», que «toute coopération formelle ou matérielle immédiate à un tel acte est un péché grave» et qu’aucune autorité «ne peut légitimement» l’imposer ou l’autoriser. Voilà ce qu’on peut lire dans la lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la foi «Samaritanus bonus» portant «sur la prise en charge des personnes dans les phases critiques et terminales de la vie». Elles a été publiée le mardi 22 septembre, après avoir été approuvée par le Pape François en juin dernier.
L’islam et l’euthanasie
Si vous considérez le sens connu de cette expression qui est le fait de tuer un malade par l’injection d’une substance mortelle ou autre, suite à sa demande, sachez que cet acte est interdit pour les raisons suivantes :
Il s’agit d’un homicide volontaire sans raison valable. Allah le Très-Haut dit : « Ne tuez qu’en toute justice la vie qu’Allah a fait sacrée. Voilà ce qu’ [Allah] vous a recommandé de faire; peut-être comprendrez-vous. » (S6/V151)
Il prouve le désespoir de la miséricorde d’Allah qui dit : « Ce sont seulement les gens mécréants qui désespèrent de la miséricorde d’Allah. » (S12/V87)
Sur ce, il est illicite pour le malade de demander qu’on le tue quelque soit l’ampleur de sa souffrance. Il doit plutôt endurer cette l’épreuve qu’Allah lui fait subir. Le Prophète, , a défendu au musulman souffrant de souhaiter la mort et il est évident que le meurtre est beaucoup plus grave que le simple souhait de la mort.
Le médecin qui satisfait la demande du malade en provoquant sa mort commet un péché capital et une très grande transgression.
Et Allah sait mieux.