Niakara/Koné Kitana auteur du « tartchan » subit une cérémonie de purification

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Qui a dit que la tradition avait disparu dans nos villages tagbanas ?  

Eh bien, sachez que chez le Tagbana, on conserve et on fait vivre encore certaines pratiques qui concourent à la moralisation de la société. Et ce n’est pas kitanha Kone qui dira le contraire.

En effet il n’oubliera pas de sitôt la cérémonie du <<laung – fa >> qu’il a subie dans la petite broussaille sur la route de Pekaha au corridor sud ce vendredi 13 septembre 2019 à 10 h. Lui qui a commis << le tartchan>>,  ce qui signifie dans la langue de Molière, <<retourner la terre>>, en faisant l’amour à ciel ouvert avec une de ces patientes. Pour cet acte odieux, il a connu l’humiliation en passant dans la haie du déshonneur où injures de toutes sortes et bastonnades l’on conduit au marigot de la purification.

M Kone Fanrhama l’un des propriétaires de cette terre profanée explique: << il s’agit d’un problème de profanation de la terre,  lorsqu’il n’y a pas une habitation à un endroit et que vous y faites l’amour, ce n’est pas bien, vous profanez le  sol, il appartient donc au propriétaire de cette terre de faire des sacrifices pour la purifier. Nous sommes donc là pour rendre à la terre toute sa pureté >>

Les faits remontent au début du mois d’août. Kone kitanha, la quarantaine revolue, est un paysan doublé  d’une fonction de guerrisseur. Il vit en concubinage avec dame Toure fatogoma qui connait mieux que quiconque le talent de guerrisseur de son mari. Sa nièce environ 18 ans a eu,  après une chute, une plaie au pied qui a pris des proportions que la médecine moderne n’arrive pas à guérir. Selon toute vraisemblance, cette plaie est devenue incurable. Alors dame T.F en parle à son mari qui n’hésite pas à mettre en exergue ses connaissances en naturo – terapathie pour soigner la plaie de la jeune fille. Il avait presque réussi à le faire quand la jeune fille a enfreint à un totem de la posologie, ( ne pas avoir de rapport sexuel le temps de son traitement). La plaie s’est donc à nouveau réouverte et donc Kone kitanha devrait reprendre le traitement. Cette fois il propose à la jeune fille de l’accompagner nuitamment en brousse car il devrait selon lui, lui révéler un curieux secret thérapeutique. 

Une fois dans la broussaille il conditionne la guerison de la jeune par une proposition indécente : << tu vois cette feuille , si je l’applique sur mon pénis et qu’on fait l’amour, ta plaie va guérir >>. Joli appât en effet. La jeune fille  cède, car cette plaie n’a que trop durée. Kone kitanha va donc faire l’amour en plein air avec la jeune fille et implorer tous ces ancêtres dans ces gemissements pour que la plaie de sa patiente guerisse. Le comble, il repètera l’acte sexuel trois fois de suite et au même endroit. 

Quel sacrilège chez le tabgana chez qui il est strictement interdit de pratiquer l’acte sexuel dehors. La jeune fille réalise après plusieurs jours qu’elle vient de sortir avec le mari de sa tante et cela en plein air. Elle dénonce alors ce dernier qui avoue et accepte de subir le rituel afin de conjurer le mauvais sort. Parents et amis des deux familles se retrouvent alors sur le lieu où il y’a eu l’acte sexuel déshonorant pour le rituel.

La cérémonie en elle même s’est faite en deux phases, d’abord il y’a eu le sacrifice d’immolation d’un cabris, deux poulets, une pintade et une offrande de boisson aux ancêtres, et ensuite la phase d’humiliation et de moralisation où les deux amoureux véreux sont passés dans une longue haie de personnes qui  les ont bastonnés et leur ont proféré toutes sortes d’injures et imprécations jusqu’à ce qu’en courant, il plonge dans le premier marigot trouvé trouvé sur son chemin. Après cette humiliation publique, Kone kitanha devrait résoudre son problème conjugal, car il est quand même sorti avec la nièce de sa femme.

Nous lui concédons la suite, car cela relève de son intimité conjugale. Mais c’est le lieu de rappeler à la jeunesse de faire très attention aux actes qu’il posent. La société de dépravation des mœurs dans laquelle nous vivons actuellement, n’a pas encore occulté toutes nos cultures, en tout cas pas en pays tagbana.

A bon entendeur. salut !

NB:  les noms Kone kitanha et Touré fatogoma sont des noms fictions pour préserver l’image des mis en cause. 

Gnakouri Tostao

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