C’est fait depuis le samedi 20 novembre 2021, 10 mois après le décès du patriarche Koné Tebetien, le 21 avril 2021 dernier, Koné Talnan Pierre devient le nouveau chef canton de Niakara. Dans cet entretien il se dévoile un peu plus et place sa mission sous le signe de la préservation de la paix et de la cohésion sociale et cela dans le respect des valeurs traditionnelles.
IVOIRECHO : Présentez vous à nos lecteurs
Je suis Kone Talnan Pierre, instituteur à la retraite. J’ai commencé ma carrière dans l’enseignement catholique en 1979 dans le diocèse de Bouaké. Après 15 ans de service, j’ai intégré la fonction publique en 1995 à la faveur d’un concours. J’ai 63ans , je suis marié et père de 9 enfants. Je voudrais également souligner que je suis de la grande famille Forobah de père Forobah et de mère Nandjeple. Je porte exactement le nom du 7eme chef canton de Niakara.
IVOIRECHO. Aujourd’hui à la retraite la tradition s’est imposée à vous . Expliquez nous comment le choix s’est porté sur vous ?
K.T.P. Je ne voudrais pas revenir sur tout le processus de désignation, il faut dire que tout est parti quand le patriarche Koné Tebetien, ancien chef canton a commencé à avoir un soucis de santé. Quand les vieux ont senti que c’était sans retour , ils ont commencé à investiguer pour voir qui pouvait lui succédé en cas de décès. C’est ainsi qu’entre autres prétendants, la proposition m’a été faite alors que j’étais encore en fonction à Nangoniekaha, chose que j’ai refusée à plusieurs reprises d’ailleurs. Parce que je ne comprenais pas pourquoi moi, alors qu’il y avait encore des aînés plus versés dans la tradition que moi.
IVOIRECHO. Finalement le baobab a fini par se coucher, et cela a coïncidé avec votre retraite.
K.T.P. Oui, après le décès du vieux, la proposition m’a été faite encore , cette fois on m’explique qu’il y a certes beaucoup de prétendants dans la lignée, mais le critère d’assise sociale et de poche de moralité militait en ma faveur. J’ai donc accepté et le processus à suivi sont cours. Je comprends aujourd’hui pourquoi nos parents ne cessaient de nous enseigner la tradition et même parfois à nous initier à certaines pratiques de nos us et coutumes.
IVOIRECHO. On a observé l’absence de plusieurs de vos aînés à la double cérémonie d’intronisation et d’investiture, quel message avez vous à lancé à leur endroit. Suivez mon regard.
K.T.P. (Rires) : J’ai beaucoup de respect pour mes aînés, mais force est à la tradition, malheureusement le droit d’ânesse n’est pas à priori un critère de choix. J’ invite tout le monde( vieux, jeunes, femmes..) au rassemblement autour de nos valeurs traditionnelles afin que nous puissions bâtir une vraie cohésion sociale.
IVOIRECHO : Nous arrivons au terme de notre entretien, quel est votre dernier mot.
K.T.P. J’ai une pensée pieuse pour nos ancêtres , tous nos vieux qui se sont succédés à la tête du canton. De Nièkèrè jusqu’à Tebetien, je prie afin que de là haut ils nous éclairent dans nos prises de décisions. Je voudrais remercier les autorités administratives et politiques et toute la population de Niakara dans son ensemble pour le soutien à notre tradition. Notamment Mme le préfet , le maire, Mme la député et le président de la mutuelle de développement de Niakara. Je n’oublie pas les chefs de communautés, les chefs religieux, les présidents de promotions d’âges , les opérateurs économiques etc. Et toutes les associations qui œuvrent pour le bien être de Niakara notre beau village.
Gnakouri Tostao
