Niakara, il est 14 h15 ce lundi jour de marché. Les enfants sont déjà à l’école pour reprendre les cours de l’après midi. C’est à ce moment q’une rumeur terrifiante s’empare de la ville : << on vient de tuer deux enfants , ils sont à l’Hôpital. Que chacun aille voir si ce sont les siens >>. Il n’en fallait pas plus pour provoquer la débandade dans le marché. C’est la course dans les écoles pour chercher sa pupille. Les écoles se vident d’un trait. L’activité commerciale est également perturbée. Coïncidence pour coïncidence, un cortège de véhicules des autorités administratives de la ville, ( préfet, SG de préfecture, Sous préfet, maire, commandant de brigade… ) qui se rendait en visite du terrain municipal, en prélude à la visite du chef de l’Etat dans le Hambol, traverse une partie de la ville. Les plus sceptiques sont maintenant convaincus de la gravité de la rumeur. L’on croit à une mobilisation exceptionnelle des autorités contre un tel crime.
La réalité est qu’il n’en est rien. Aucun enfant n’a été tué, et l’hôpital n’a enregistré aucun corps d’enfants tué.
Seulement la découverte ces derniers jours du corps d’une Nigérianne avec des parties de son corps mutilées, a jeté la psychose dans la ville. Et ces propos de cette dame au marché ne voyant pas son enfant rentrer prendre sa ration comme d’ordinaire, confirment bien la crainte généralisée des populations. << J’espère qu’ils n’ont pas enlevé mon enfant comme cette jeune fille >>. c’est cette parole déformée qui s’est rependu comme une traînée de poudre à travers les quartiers de la ville et même dans les villages environnants.
C’est le lieu d’appeler malgré tout, les parents à la vigilance dans la garde des enfants, car les lanceurs de cauris il y en aura toujours.
Gnakouri Tostao
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