Nouvelle autoroute Bouaké-Tiébissou/Quand voyager devient facile et plaisant.

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L’autoroute du Nord, section Tiébissou-Bouaké sur l’autoroute du nord a été inaugurée le jeudi 24 août 2023 par le Vice-président de la République, Tiémoko Meyliet Koné. Cet itinéraire qui totalise un linéaire de plus de 96 km, comprend un tronçon autoroutier de 84,138 km, une voie rapide de 11,727 km à l’entrée de Bouaké, 07 changeurs et 07 passages supérieurs, un pont sur la rivière kan ainsi que d’autres ouvrages et commodités. L’autoroute Tiébissou-Bouaké est constituée d’une chaussée de deux sections, avec un tronçon autoroutier en 2×2 voies de 3,5m de chaussée chacune de 2,5 m d’accotement en rase campagne et de 2m en traversée d’agglomération avec un terre-plein central de 11m de large. Les avantages que présente la nouvelle autoroute, comme l’on se plaît à l’appeler, sont nombreux. A juste titre, le Vice-Président a dit le jour de son ouverture officielle que cette infrastructure routière permettra d’interconnecter les centres urbains de la Côte d’Ivoire et de rapprocher Abidjan des autres capitales des Etats membres de l’UEMOA, notamment Bamako, Ouagadougou et NiameyElle a un impact significatif sur la connectivité régionale et nationale, rapprochant les villes de Yamoussoukro et de Bouaké et stimulant le développement économique dans la région. Cette nouvelle route offrira des opportunités cumulées pour le commerce, le tourisme et les échanges culturels tout en facilitant la mobilité des citoyens et en particulier les temps de trajet. En plus de procurer aux usagers un confort certain, c’est un énorme gain de temps qui leur est offert. Aujourd’hui, ils sont nombreux ceux qui pensent que l’on peut se permettre le luxe de résider à Katiola ou Bouaké et travailler à Yamoussoukro et vis versa.

Le jeudi 14 septembre 2023, il me vient à l’esprit d’emprunter le nouveau tronçon autoroutier Tiebissou-Bouaké-Bamoro à partir de Bouaké pour me rendre à Niakara. Après m’être ravitaillé en carburant au centre-ville, au quartier commerce, je romps avec l’habitude qui est d’emprunter la voie centrale, la A3 reliant les deux corridors nord et sud. Cela m’amène donc à emprunter la voie de Béoumi qui jouxte l’Université Alassane Ouattara. Au niveau de l’échangeur de Béoumi qui participe déjà au renouveau de Bouaké avec un décor à faire perdre certains anciens usagers de l’axe de la capitale Kodeh, une bretelle me permet d’avoir accès à la nouvelle autoroute. Un coup d’œil sur le compteur de ma voiture, il est 16h07 mn. Rien qu’à rouler sur la trentaine de kilomètres qui me permet de contourner presque la moitié de la ville de Bouaké, c’est un véritable délice. La limitation de vitesse indique 110km/h, mais je me surprends par moments en train d’aller au-delà. Mon compagnon de voyage, un enseignant, lui n’arrête pas de contempler le beau paysage qui se présente à nous. Vite nous tombons sur l’échangeur de Diabo, un autre joyau de cette autoroute. « Oui, on peut ne pas aimer Alassane Ouattara, mais Alassane Ouattara mérite respect », me dit mon compagnon. Je suis tout à fait d’avis avec lui. Entre-temps, j’observe quelques travaux de finition en cours, notamment les bandes blanches qui séparent les différentes voies dans les deux sens, la pose de panneaux solaires pour l’alimentation en énergie, des caméras de surveillance….La croisée de la route du Nord, à Bamoro offre un autre décor. Un autre coup d’œil sur ma montre me permet de savoir qu’il m’a fallu 18 minutes pour y arriver. Un véritable business est en train de se mettre en place. Des vendeurs et vendeuses d’articles et marchandises divers occupent le carrefour de l’autoroute et de la route du Nord. Ici, la facilité avec laquelle l’usage arrive à ce point de jonction entre les deux voies, présente un réel danger. En effet, l’usager qui sort de l’autoroute peut avoir tendance à poursuivre sa route sur sa lancée, malgré l’existence de panneaux qui indiquent la fin de l’autoroute.

Je marque un arrêt, question pour moi d’échanger avec quelques usagers qui optent pour la nouvelle autoroute. Le premier usager qui accepte d’échanger avec moi, se nomme Diarra Ousmane. Il est chauffeur d’un camion-citerne. En provenance de Korhogo, il a marqué l’arrêt au carrefour pour souffler un tant soit peu avant de continuer son chemin sur l’autoroute. « Depuis l’ouverture officielle de la nouvelle autoroute, c’est par là que je passe. Vraiment nous gagnons beaucoup de temps en contournant la ville de Bouaké. Toute la perte de temps aux deux corridors nord et sud est derrière nous. Je salue le Président de la République pour ce beau travail. Aujourd’hui, voyager entre Abidjan et Bouaké est devenu comme un jeu d’enfant », dit-il. Un autre usager se livre à moi. « Je viens de Yamoussoukro où je suis allé inscrire mes deux enfants au collège. Je retourne à Katiola où je réside. En aller comme en retour, c’est par la nouvelle voie que je suis passé. Normal parce que je n’avais rien à faire à Bouaké. Cela m’a aussi permis d’éviter les éventuels désagréments des motocyclistes et autres engins à trois roues. Ce tronçon que je parcourais au moins en trois heures de temps, aujourd’hui je le fais en moins de deux heures. C’est tout simplement extraordinaire. Quand tu viens de Yamoussoukro, tu te surprends même en train d’arriver à Katiola. A chaque passage je suis sublimé par les échangeurs de Sakassou, Béoumi Diabo et le péage de Djébonoua. Tout cela participe de l’émergence de la Côte d’Ivoire», avoue Wopounan Jules, au volant de sa voiture personnelle, une Ford Focus. Un troisième usager, un mini car ayant à son bord, une vingtaine de passagers, en provenance du Nord, marque également l’arrêt au carrefour de Bamoro. Selon le conducteur, Koné Seydou, ils sont en partance pour Daloa. « Quand j’arrive à ce carrefour et que je n’ai pas de passagers qui descendent à Bouaké, j’emprunte la nouvelle autoroute pour vite arriver à Daloa. Merci à ADO qui nous facilite la vie. L’ancienne route nous fatiguait beaucoup. Aujourd’hui nos véhicules tombent de moins en moins en panne et nous gagnons aussi en temps et en carburant. Quand tu arrives ici, ce sont les passagers eux-mêmes qui te demandent de prendre la nouvelle route. C’est la preuve que tout le monde y gagne ».

Après les usagers, c’est autour de quelques commerçants d’échanger avec nous. Tous les témoignages sont unanimes. Une nouvelle aube s’ouvre pour eux avec le nouveau carrefour. « L’autoroute est une grande chance pour nous. Par le passé, je ne savais pas quoi faire dans le village. Mais aujourd’hui je me tire bien d’affaires au carrefour ici. Il y a des jours où je rentre à la maison avec 3000 frs ou 5000 frs. Je pense déjà à demain. Quand ils vont mettre de l’ordre, je vais occuper un terrain et faire de la restauration. C’est vraiment une aubaine pour nous qui tirons le diable par la queue », dit Koffi Akissi Juliette, une vendeuse de bananes douces qui dit avoir abandonné l’école en classe de cinquième.

In fine, la nouvelle autoroute est une véritable infrastructure d’envergure qui a considérablement raccourci le trajet entre Abidjan et Bouaké en offrant également aux voyageurs, un confort et une sécurité certaines. Les usagers qui ne demandaient pas mieux, saluent cette énième action du chef de l’Etat.

JPH   

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