RÉFECTION DE LA NATIONALE A3/Du caustaud se fait entre Bouaké et Ferké

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PAR AGNES KOUAHO, CORRESPONDANT À LE PATRIOTE

Le samedi 11 novembre 2017, le premier ministre Amadou Gon lançait les travaux de réhabilitation de la route du Nord entre Bouaké et Ferké en présence de l’Ambassadeur de France, Giles Huberson. Long de 220 km, ces travaux en cours, prévoient dans leur phase d’exécution, la réalisation des voiries importantes dans les villes traversées que sont Katiola, Fronan, Niakara, Kanawolo et Tafiré. Le Président de la République réalise encore une autre de ses promesses démontrant ainsi que dans son programme de gouvernement, aucune région du pays n’est oubliée.

Le jeudi 11 juillet 2019, nous empruntons cette route communément appelée  la A3. Il est question pour nous de constater l’état d’avancement des travaux de cette route effectivement lancés il y a de cela environs un an. Le moins que l’on puisse dire, est que du costaud se fait sur cette voie qui aura causé beaucoup de tords aux  usagers. Mais la qualité du travail qui s’y fait procure déjà une énorme joie aux populations et au fur et à mesure que les travaux avancent, les douloureux souvenirs gardés du mauvais état de cette route, sont en train d’être rangés dans l’armoire aux oubliettes comme va l’attester Mme Josephine Kelo Koné, deuxième adjointe au maire de Niakara : « Nous accueillons les travaux de réfection de notre route avec une grande joie. Nous avons beaucoup souffert de la dégradation de cette route. Notre jeunesse a eu même à manifester sa colère face à sa dégradation en la fermant à la circulation. Donc la restauration de cette route ne peut que nous rendre heureux, Nous tenons pour cela à dire un grand merci au Président de la République Alassane Ouattara, au premier ministre Amadou Gon et à l’ensemble du gouvernement. Il est vrai que les travaux ne sont pas encore finis, mais nous voyons que du beau travail est en train de se faire. Nous ne sommes pas loin d’oublier tous les travers vécus sur cette route. Chapeau au chef de l’Etat et s’il couronne ce chef d’œuvre en nous rendant visite, c’est une marée humaine qu’il n’a jamais vue qui sortira pour lui dire merci », dira-t-elle. 

DES POPULATIONS RECONNAISSANTES

Partis de Bouaké à 7h34, nous découvrons une ville de Katiola en plein chantier. Les nombreux nids de poules entre Bouaké, et Katiola, tous bouchés, favorisent une circulation fluide. Juste à la sortie de la ville, à quelques mètres de l’ancien corridor, des machines s’activent à trouver une solution définitive au tronçon de la route de cet endroit dans un basfonds, qui depuis des années, constitue un véritable casse-tête pour les entreprises à charge de sa réparation. Nous laissons les travailleurs à leur ouvrage et poursuivons notre route. Nous voici à Katiola. Les automobilistes sont contraints de rouler sur une seule voie pour permettre aux travaux de se réaliser sur l’autre, étant entendu que lorsque la première voie aura fini d’être réhabilitée, elle cèdera la place à l’autre et qu’alors, la circulation sera inversée. Les travaux qui s’effectuent sur la voie principale de Katiola, changent déjà la physionomie de la capitale des Tagbana et rassurent qu’à la finition, plus rien ne sera comme avant avec un terre-plein mal entretenu qui servait de dortoir aux malades mentaux avec leurs bagages et autres chiens errants. Il faut bien poursuivre notre route pour aller constater de visu, le meilleur selon les différents témoignages reçus avant notre voyage. Nous marquons notre première halte après Fronan. Notre belle lancée depuis Bouaké, est quelque peu freinée par la circulation alternée. C’est un mal nécessaire. (Quand une file de véhicules d’un sens circulent, les autres sont priés par des ouvriers commis à cette tâche, aidés en cela par des panneaux de circulation, de marquer un arrêt et attendre que leur tour arrive). «Ecoutez, si vous voulez manger des omelettes, il faut accepter des casser les œufs. Nous perdons du temps à attendre, mais comment permettre que les travaux se fassent sans cela ? Chacun, s’il est animé de bons sens, doit accepter à cela. C’est pour nous que ce travail se fait. Et vu la qualité de ce qui est en train d’être fait, je ne parlerai même pas de perte de temps », nous répond Koné Noël, un  automobiliste au volant de sa voiture, à qui nous avons demandé ce qu’il pensait de la circulation alternée. Malheureusement, tous les usagers ne pensent pas comme  Noël et s’illustrent parfois des comportements d’indiscipline notoire souvent à la base d’accidents. Un chef d’ouvriers va lancer à l’endroit de ces derniers un appel. « Qu’ils comprennent que ce que nous faisons l’est pour eux. Malgré les nombreux panneaux et nos signalisations physiques, certains s’adonnent à la vitesse, manquant par fois de justesse de faucher des travailleurs. Les nids de poussière qu’ils soulèvent nous empêchent également de bien travailler. En roulant doucement, ils nous permettent de travailler dans la quiétude. Nous leur demandons donc de rouler modérément et de respecter nos panneaux. La circulation alternée, c’est pour leur propre bien. Quand nous aurons fini les travaux, chacun pourra rouler plus librement ». Ces incidents par moment constatés n’entravent pas la bonne poursuite des travaux. Des ouvriers s’activent à poser le bitume. L’un d’eux, du nom de Soulahoro Abdoul Wahabsous, nous édifie sur leur travail. « Cet engin que vous voyez là, est appelé le finisseur. Son rôle est de poser l’enrobée, ce que vous appelez couramment le bitume ou le goudron. Il est précédé par un camion-citerne qui lui étale de la colle appelée la bouille qui permettra à l’enrobée de bien adhérer au sol. Une fois que le bitume est mis, les rouleaux compresseurs rentrent en action pour le damer. L’épaisseur du bitume déjà posé est de 15 cm et sera renforcée par une autre couche de 5cm pour la porter en tout à 20 cm. Je dis bien que le bitume qui sera posé sur toute la voie aura une épaisseur de 20cm. Je crois que c’est une grande première en Côte d’Ivoire, voire même en Afrique de l’Ouest ». Il faut que le même travail se fait avec les mêmes machines pour la pose du gravier. Un finisseur étend le gravier avec une épaisseur variant entre 15 et 25cm, selon les endroits et laisse la place une machine nommée recycleuse qui vient broyer le gravier et l’ancien goudron. Encore une fois, nous laissons derrière nous, cet autre groupe de travailleurs et  avançons sur une bonne dizaine de km déjà réhabilités qui vous donne une réelle et rare sensation de conduire. Plus loin, on est aux étapes d’étendage de gravier et celui de  terrassement. Toujours des ouvriers appliqués dans l’accomplissement de leur tâche. Et nous voici à Niakara puis Kanawolo ensuite.

20CM D’ÉPAISSEUR DE BITUME

Ici, nous tendons notre micro aux populations, (opérateurs économiques, maire de Niakara, conducteurs de véhicules personnels, de transport de personnes et de marchandises). Tous sont unanimes. Un excellent travail se réalise sur la A3 et le temps du trajet est déjà raccourci. « On n’a l’habitude de dire que la route précède le développement. Pour aller et revenir entre deux peuples, il faut la route. Par le passé nous avons connu beaucoup d’accidents et de braquages sur notre route. Aujourd’hui c’est du passé grâce au vouloir d’un homme, Alassane Ouattara. Ma commune tire de sa restauration un énorme bénéfice. Pour un tronçon que nous parcourions en trois heures de temps, voire plus, nous le faisons aujourd’hui en une heure, parfois moins, donc énorme gain au plan économique. Au plan sécuritaire, le phénomène des coupeurs de routes s’est résolu de lui-même. Au plan social, nos rapports avec nos voisins se sont améliorés puisque nous nous fréquentons plus facilement. Quand nos jeunes sont sortis pour bloquer la circulation sur la A3, les rapports avec les autorités s’étaient fragilisés. Tout cela est derrière nous. En tant que premier responsable de la commune, j’exprime ma joie et ma reconnaissance au Président Ouattara », a dit Koné Pierre, maire de Niakara. Avant lui, à Kanawolo, M. Diallo Soumaïla transporteur à Boundiali disait: « Avant nous avions des problèmes avec nos camions après chaque voyages. Aujourd’hui nous sommes heureux de constater que nos véhicules se portent de mieux en mieux. Cela c’est grâce à la réfection de la A3. Nos camions ont moins d’entretiens. Le chauffeur peut quitter ici jusqu’à Abidjan sans t’appeller pour un cas de panne. Nos camions chargent les balles de coton jusqu’à San Pedro sans le moindre souci. Par le passé les camions ne pouvaient pas rallier Niakara à partir de Boundiali sans casser un pneu ou des amortisseurs. Je viens de Korhogo comme ça et je vais à Abidjan.En pratiquement trente minutes je suis déjà ici. Avant il me fallait au moins deux heures de temps. C’est extraordinaire et il faut saluer celui qui a favorisé  cela, le Président de la République Alassane Ouattara. Que Dieu lui accorde une bonne santé et une longue vie. Koffi Abel, conducteur de mini car « Massa », en partance pour Ferké, vient de marquer un arrêt à Kanawolo.

LES AUTOMOBILISTES EXHORTÉS À LA DISCIPLINE

Il accepte également de se prononcer sur la réfection de la A3. : « Aujourd’hui c’est facile et plus tranquille pour nous. Je pouvais effectuer avec beaucoup de peine un seul voyage. Aujourd’hui je fais Bouaké-Ferké-Bouaké comme si c’étzit un amisement. Voyez-vous je vais à Ferké comme cela et je vais retourner sur Bouaké pour aller regarder le match des éléphants contre l’Algerie. Vraiment quand les travaux vont prendre fin, nous pourront rouler pratiquement les yeux fermés ». Mlle Koné Henriette dit ressentir les effets de la refection de la route sur son commerce d’ignames. « Avant la refection, je vendais à peine deux cuvettes d’ignames pour trois mille francs par jour. Aujourd’hui je peux en vendre entre cinq et six par jour. C’est grâce à la route. Le nombre de camions et de voyageurs a augmenté. Ce qui a une bonne incidence sur notre activité. Les premiers cars en provenance d’Abidjan arrivent maintenant ici à 10h contre 15h et 16 par le passé. C’est dire que la route commence à être bien.On dit merci au President Alassane Ouattara ». Salif Togo, Malien pratique la route depuis des années dit gagner énormément en temps avec les travaux de réfection de la route du Nord. « Aujourd’hui je fais Abidjan-Bamoko en une journée là où je pouvais mettre deux jours pour un voyage. Je vous demande vous ivoiriens de bien tenir votre Président. Vous avez de l’or dans vos mains. En tout cas moi je voudrais lui dire un grand merci ». Coulibaly Moussa, commercial d’une station d’essence reconnaît également une amelioration de son chiffre d’affaires. « Nous recevons dans notre station plus de clients que par le passé. Je crois que c’est dû aux travaux de réhabilitation de la route. Avec l’état de la route beaucoup de personnes ne se déplaçaient pas avec leurs véhicules personnels. Aujourd’hui beaucoup le font grâce à la route. Donc le trafic a augmenté et c’est le souhait de tout travailleur dans une station d’essence ». Aux environs de 14h nous entreprenons de retourner sur Bouaké, laissant derrière nous des populations qui certes piaffent d’impatience de voir les travaux de leur route finir dans des les plus brefs délais, mais qui sont déjà très satisfaites et reconnaissantes au Président  de la République et à son gouvernement. « Alassane Ouattara, quand il dit, il fait. Nous ne doutons pas un seul instant de sa venue chez nous. Nous prions pour qu’il en soit ainsi afin que nous lui disions de façon spéciale merci » disent presqu’en chœur des commerçantes installées en bordure de route à Niakara. Pour notre part, malgré l’indiscipline de certains usagers pressés sans doute de rentrer à la maison pour suivre le match des huitièmes de finale de la Côte d’Ivoire face à l’Algérie, nous relions Bouaké, notre point de départ, en un temps record.

Avec Le Patriote

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