La déclaration des naissances reste encore un sujet tabou pour certaines personnes. C’est le village de Pimakaha dans la sous-préfecture de Napié, à environ 30 km au sud de Korhogo, plus précisément la place du drapeau de l’école primaire publique qui a servi de cadre à la cérémonie de remise d’extraits de naissance.
C’était le samedi 25 mai 2024, en présence du sous-préfet de Napié, Agnéro Philippe Gérard, et d’autorités municipale, traditionnelle, religieuse et autres, à la faveur des festivités de célébration de la cohésion sociale et l’entreprenariat féminin des femmes de Pimakaha.
En dépit de nombreuses campagnes de sensibilisation en direction des populations relatives à la déclaration des naissances, nombre d’entre elles ne sont pas inscrites dans les livres de l’état civil. Une anomalie qui a interpellé Yéo Adama, fils dudit village et cadre au bureau national d’études techniques et de développement (Bnetd).
En effet, celui-ci a fait parler son cœur en finançant, à titre personnel, l’établissement de 246 extraits de naissance au bénéfice des enfants de plusieurs villages de la sous-préfecture et de la commune de Napié et même au-delà. Et ce, de concert avec la sOus-préfecture et la mairie de Napié.
Il s’agit des villages de Djatonkaha, Kassienre, Kokaha, Diofoukaha, Namatiourkaha, Pimakaha dans la sous-préfecture, et les villages de Kouolo, Kassiélé, Penafiguekaha, Nahouokaha et Navonnogokaha pour la commune. « Nous avons plus du tiers de ces enfants de ces écoles qui n’avaient pas d’extraits de naissance (…) Nous avons organisé tout le secteur pédagogique qui regroupe 12 écoles primaires publiques autour de plus d’une vingtaine de villages (…) Cela pour plusieurs raisons.
Notamment l’amélioration du taux de remplissage des classes et aussi pour des questions d’enjeux de planification des action de développement, le nouveau contexte sécuritaire et le renforcement du climat de paix et de la cohésion sociale (…) Nous voulons que d’ici à 3 ans, il y ait le minimum possible d’enfants sans extraits de naissance (…) Ensuite, nous nous attaquerons aux papiers ’identification, en 2025 », justifie Yéo Adama. Un acte de haute portée humanitaire salué par l’administrateur civil.
Selon lui, ce geste est un appui conséquent à l’Etat de Côte d’Ivoire. Il a invité les autres cadres à suivre l’exemple de Yéo Adama. « Chaque cadre devrait lui emboîter le pas, à travers d’autres thématiques telles l’hydraulique, l’électrification afin de booster le développement de Napié et de ses environs. », a dit le sous-préfet de Napié. Il a aussi et surtout sensibilisé les chefs de village à la nécessité d’expliquer à leurs populations le bien-fondé de la déclaration des naissances qui, souligne-t-il, est gratuite.
Pour sa part, Soro Nalourgo, directeur d’école, s’est félicité de l’initiative.A l’en croire, tous les cas urgents en classe de Cm2 ont pu être, ainsi, résolus et permis de passer l’examen de l’entrée en sixième en toute quiétude.
Billy Kakao
