Le « Sommet sur la protection des mineurs dans l’Eglise », une rencontre très attendue, s’ouvre ce jeudi matin au Vatican. Environ 190 participants du monde entier sont attendus pour trois jours à Rome. Il s’agit d’un sommet international d’une importance capitale pour l’Eglise minée par les scandales d’agressions sexuelles sur mineurs.
Le pape François n’entend pas baisser les bras face aux agressions sexuelles sur les mineurs dans l’Eglise. C’est à la fin de l’été dernier, après les révélations d’un nouveau scandale de prêtres pédophiles aux Etats-Unis, que le pape François et son conseil des cardinaux ont décidé de convoquer une réunion internationale .
Ils sont 114 présidents des conférences épiscopales : 36 en provenance d’Afrique, 32 d’Europe, 24 des Amériques et 18 d’Asie. Ce sommet a été préparé en amont par un comité organisateur.
En décembre, les participants ont reçu un questionnaire pour évaluer leur prise de conscience sur cette question et il leur avait été demandé de rencontrer des victimes. Car après des décennies de déni et de silence, c’est bien d’une prise de conscience collective du drame des abus sexuels et de la responsabilité de chaque évêque dont il s’agit.
Chacun repartira avec une feuille de route pour mettre fin aux errances du passé, et savoir comment régler le cas d’un prêtre abuseur. Harmoniser cette prise de conscience au niveau mondial est un vrai défi. Mais il en va de l’avenir de l’Eglise.
Depuis une vingtaine d’années, trois cas de pédophilie dans l’Eglise ont été particulièrement exposés médiatiquement en France. Il y a d’abord l’abbé Bissey à Lisieux, condamné en 2000 à 18 ans de réclusion pour pédophilie. Plus récemment, l’année dernière, c’est le père Pierre de Castelet, à Orléans, qui a été condamné à 2 ans de prison ferme. Enfin, dernière grande affaire de pédophilie en date, celle du prêtre Bernard Preynat, du diocèse de Lyon. Il est accusé d’avoir violé des dizaines de jeunes scouts dans les années 1980.
Certains de ces agissements auraient même été couverts par le cardinal Barbarin dont le procès a eu lieu il y a quelques semaines, la décision mise en délibéré.
Mais le dossier Preynat marque une rupture en France. Trente ans après les faits, des victimes du prêtre se sont retrouvées pour créer une association, « La parole libérée ». Et c’est justement la libération de cette parole des victimes de pédophilie depuis quelques années qui permet de dresser un tableau plus précis à l’échelle du pays. Aujourd’hui, le journaliste spécialiste du Vatican, Bernard Lecompte, estime à 8 ou 9 cas par an de prêtres pédophiles dans l’Eglise catholique.
Avec rfi