Affrontements de Béoumi/Le procureur Koné Braman: « L’altercation entre un chauffeur Malinké et un conducteur Baoulé n’a été qu’un prétexte »

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Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Bouaké, Koné Braman, a animé le jeudi 23 mai 2019 un point de presse à l’effet d’éclairer l’opinion publique et dresser le bilan officiel de ces  affrontements.

Selon lui ils ont commencé le mercredi 15 mai 2019 suite à « une altercation qui a eu lieu à la gare routière de Béoumi entre un chauffeur de véhicule de transport en commun appelé communément Massa et un conducteur de taxi brousse ». Cette altercation « a dégénéré en une bagarre rangée entre d’une part les chauffeurs et apprentis des mini-cars et d’autre part les conducteurs de moto-taxi. Cette bagarre s’est transformée aussitôt après une accalmie en conflit communautaire entre les ethnies Baiulé et Malinké suite à une forte rumeur faisant état de ce qu’un Dioula avait tué un Baoulé ; ce qui était du reste de l’intox. Ainsi des barrages ont été érigés sur toutes les voies d’accès à Béoumi par les jeunes des villages Kôdê avoisinants ».

Puis de présenter le bilan consolidé: 11 décès, 108 blessés, 300!déplacés et d’importants dégâts matériels ( des véhicules brûlés, des magasins pillés et incendiés…). Après ces affrontements survenus les 15, 16, et 17 mai 2019, le procureur de la République a assuré qu’une enquête a été ouverte par ses soins à la brigade de la Gendarmerie Section Recherches de Bouaké.

À l’en croire, « à ce jour, 18 personnes ont été interpellées et sur la base de leurs aveux, le corps sans vie du chauffeur Trairé Daouda, alias Daodjan a été retrouvé et déposé à la morgue ». Le procureur a précisé «qu’au stade actuel de l’enquête, aucune arme de guerre n’a été utilisée. Les armes utilisées sont exclusivement des fusils de chasse traditionnelle ».

Il a rassuré que l’enquête se poursuit en vue de rechercher les meneurs et surtout ceux quii ont planifié et coordonné ces tueries. Il dira en guise de conclusion que l’altercation entre un chauffeur Malinké et un conducteur Baoulé n’a été qu’un prétexte, car à Bouaké, capitale des motos-taxi, des faits similaires pourtant récurrents, n’ont jamais engendré un conflit communautaire. Le procureur a enfin mis en garde tous ceux qui propagent des discours de haine qu’ils soient hommes politiques, chefs religieux ou chefs traditionnels. Il a félicité les forces de défense pour leur professionnalisme qui a permis d’éviter un bilan beaucoup plus lourd. En effet malgré les menaces, privatisations et autres injures les hommes en armes ont gardé leur sang froid. Des échanges avec la presses, il ressort que les deux individus par lesquels le conflit est arrivé sont bel et bien vivants et que les interpelations se font dans les deux camps. Les auteurs de l’incedue ayant causé la mort des deux vieilles dans leur maison ont aussi été identifiés et interpellés.

JPH

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