Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi s’est envolé pour les Etats Unis où il s’entretiendra mi-mars avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Voici les sujets qui seront à l’ordre du jour.
Le Premier ministre Ivoirien était attendu depuis hier 13 mars aux États-Unis sur invitation du groupe de lobbying Atlantic Council, qui prône le leadership américain dans le monde. Patrick Achi sera reçu dès le lundi14 par le secrétaire d’État américain, Antony Blinken. Le Millennium Challenge Corporation (MCC), un programme qui devrait permettre à la Côte d’Ivoire de recevoir un don de 524,7 millions de dollars, accordé en 2019 mais toujours pas décaissé, dans le cadre d’un plan baptisé « Compact » sera nul doute l’un des principaux sujets à débattre.
Il s’agira également pour Patrick Achi qui pilotait le MCC lorsqu’il était encore secrétaire général de la présidence de relancer l’entretien sur le début du programme, au ralenti en raison de la pandémie mondiale de Covid-19. Toutefois, pour Washington la Côte d’Ivoire doit encore améliorer ses performances sur certains indicateurs de gouvernance.
D’autre sujets de discussion seront sur la table. Entre autres la menace d’embargo sur les fèves de cacao ivoiriennes, en tête des importations aux États-Unis. Des ONG américaines avaient démontré, documents à l’appui, que les multinationales exerçant dans le pays ne respectaient pas certaines normes, notamment en matière de travail des enfants et de protection des forêts. De passage à Paris, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture avait débattu en brèche ces dernières accusations, notamment le travail des enfants qu’il a qualifié de « phénomène exagéré ».
Aussi Abidjan souhaite-t-elle attirer plus d’investissements américains dans le pays, et l’African Growth and Opportunity Act (AGOA, loi sur le développement et les opportunités africaines) fera également l’objet de discussions.
La Côte d’Ivoire négociera également un soutien américain en faveur de la lutte contre le terrorisme dans le nord du pays, elle qui a voté la résolution des Nations unies pour la condamnation de l’agression russe contre l’Ukraine. Il faut noter que Washington participe déjà à cet effort en formant des forces ivoiriennes, cependant elle souhaite un soutien logistique dans la surveillance et la collecte d’informations, tout comme c’est le cas pour Barkhane.
Côté américain, l’on souhaite plus de transparence dans le climat des affaires, une réforme de la justice et la promotion des droits humains, notamment pour les personnes LGBT. Mamadou Haidara, conseiller diplomatique d’Alassane Ouattara et ex-ambassadeur de Côte d’Ivoire, les ministres Souleymane Diarrassouba (Commerce et Industrie) et Emmanuel Esmel Essis (Investissements) font partie de la délégation du Premier ministre ivoirien. ils auront des entretiens avec des hommes d’affaires américains.
JPH
