Martin Fayulu a été désigné candidat unique de l’opposition pour l’élection présidentielle du 23 décembre en République Démocratique du Congo, (RDC). Pas favori au départ devant Étienne Tshisekedi de l’UDPS et Vital Kamerhe de l’UNC, c’est bien lui qui aura été désigné à l’issue de 3 jours de négociations facilitées par la Fondation Kofi Annan.
A 61 ans, le député Martin Fayulu n’est sans doute pas le plus connu des opposants congolais. Mais cet ancien directeur d’Exxon Mobile, président de l’Ecidé (Engagement pour la Citoyenneté et le Développement), a été de toutes les grandes manifestations depuis 2015 et le début combat contre le troisième mandat de Joseph Kabila.
En janvier 2015 et en septembre 2016, dans la rue, il avait même été blessé, présent également lors des marches des laics chrétiens. C’est le partisan d’une ligne sans concession face à la coalition au pouvoir. Il a convaincu par sa constance, lui qui n’a jamais trahi, assurent ses proches.
Quand l’information s’est répandue, bien avant l’annonce officielle, beaucoup n’y croyaient pas surtout parmi les cadres de l’UDPS et de l’UNC qui affirmaient qu’il n’avait ni le poids politique d’un Félix Tshisekedi, ni même celui d’un Vital Kamerhe. « Peut-être, mais il aura derrière la plus grande coalition de l’opposition qu’on n’ait jamais vu en RDC », dit-on dans l’entourage des sept.
Au cours de la conférence de presse, l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba a défendu ce choix en lingala, c’est aux leaders de faire accepter ce choix à leurs bases. C’est aussi ce qu’a dit Félix Tshisekedi de l’UDPS dont certains des cadres avaient affirmé que c’était Tshisekedi ou rien. Ce dernier a reconnu que ce serait sans doute très dur pour sa base, mais que l’opposition avait choisi de se livrer à un exercice démocratique et qu’il était prêt à s’incliner. Ce sera en tout cas la première fois que l’opposition arrivera unie à une élection au Congo.
« Je veux remercier l’éternel Dieu tout-puissant et les leaders de l’opposition », a déclaré Martin Fayulu lors d’une conférence de presse. « Moi je ne suis qu’un porte-parole, le porte-parole de notre combat pour la liberté. Le peuple congolais a besoin de leaders que lui-même va choisir », a-t-il ajouté.