Enquête Express à Daoukro/Délivrance des jugements supplétifs et certificats de nationalité. Pourquoi l’opération traîne

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Le constat de ces derniers jours à la salle de la sous-préfecture de Daoukro, où se déroule l’enrôlement des pétitionnaires, en vue de l’obtention des pièces administratives que sont les jugements supplétifs et les certificats de nationalité, ne désemplit pas.

Pour beaucoup de requérants, c’est au pas de course pour l’obtention du sésame qui va ouvrir les portes de l’inscription sur le listing électoral dont la clôture est annoncée pour le 24 juin prochain.

Tous les jours, de 7h à 22h, Fato Angèle, coordinatrice départementale pour l’obtention des pièces administratives, également responsable de l’opérateur technique Unitech, et ses collaborateurs sont à la tâche, pour satisfaire les milliers de pétitionnaires. Cela n’est pas chose aisée, car à la date du 18 juin, sur 20 000 requérants dans le département, seulement 140 ont pu obtenir leur certificat de nationalité.

À quoi est dû ce bocage ?

Les élus geignent

Ils ont élevé la voix pour dénoncer. Ils crient leur désarroi et surtout à relèvent le disfonctionnemt, afin d’attirer l’attention des autorités administratives sur ces questions, dans l’optique qu’elles puissent trouver des solutions idoines pour accélérer ce processus d’identification.

Le premier à monter au créneau est Traoré Adam Kolia, président du conseil régional de l’Iffou. Il fit avoir noté plusieurs irrégularités tant au niveau de l’opérateur technique en charge des opérations que de l’administration dont la lourdeur constitue un blocage. Il note au niveau de l’opérateur technique, une insuffisance inquiétante en matériels informatiques commis à cette tâche et des défaillances techniques des quelques machines existantes. En ce qui concerne l’administration, il souligne une lourdeur administrative et une longue procédure tres lente.

Le sénateur El Hadj Lamine Konaté reconnaît également les difficultés.

« Nous avons effectivement, dans le IFFOU, des difficultés pour obtenir les pièces administratives nécessaires aux opérations de recensement des électeurs et subséquemment pour la Révision de la Liste Électorale (RLE). Les dossiers de toutes les requêtes sont acheminés soit à Bongouanou soit à  M’bahiakro. Nous sommes tous en attente de ces pièces pour finaliser l’inscription de nos électeurs sur la liste électorale. Autant que je sache, il n’y a pas un groupe spécifique qui est visé et qui serait donc handicapé par cette situation. Il faut éviter de se victimiser et garder la sérénité. Nous avons bon espoir. La saisine des autorités compétentes permettra sans aucun doute de régler la question », a dit El Hadj Lamine Konaté.

L’honorable Akoto Oliver, député de Daoukro et N’Gattakro, commune et sous-préfecture, lui ira plus loin, pour soutenir que malgré le lancement de l’opération en mars, jusqu’en Avril, aucune sous-préfecture ne disposait d’outils de travail. Et lorsque les premières machines sont arrivées en Avril, il a commencé à mobiliser sa population, pour cette opération. Malheureusement, tous ses parents qui se sont rendus sur les lieux d’enrôlement ont été confrontées au disfonctionnemt de l’opérateur technique. Pis, ces jours ci où les machines arrivent à effectuer le travail, c’est la transmission des dossiers de la sous-préfecture de Daoukro au tribunal de Bongouanou, pour leur traitement, qui est un parcours de combattant. Ce qui, selon lui fait qu’à la date du 18 juin, aucun nouveau majeur du département de Daoukro, n’a pu recevoir un seul certificat de nationalité.

La responsable de l’opération, Fato Angèle, coordinatrice départementale de l’obtention des pièces administratives et responsable de l’opérateur technique Unitech, s’explique. Mais avant tout elle rassure tous les pétitionnaires :  » Nous leur demandons de patienter. Pour leur permettre d’obtenir leurs pièces, je ne cesse de faire régulièrement des aller-retour entre mon bureau de la sous-préfecture de Daoukro et le tribunal de Bongouanou. Les choses avancent. Les premiers certificats de nationalité au nombre de 140 sont arrivés hier nuit (17 juin) et il y’a un lot de 2000, qui sera disponible incessamment ». Puis, elle donne les raisons qui font trainer l’opération :  » Nous avons commencé en Avril avec beaucoup de difficultés, car le personnel était insuffisant et il y avait des blocages au niveau de la machine. C’est donc tardivement que les choses se sont mises en ordre, avec un effectif renforcé et un soutien de bonnes volontés, pour accroître le nombre de machines. D’ailleurs, notre hiérarchie nous envoie 2 nouvelles machines ces jours ci. Aussi, face à l’engouement, nous ne pouvons pas travailler dans la précipitations, car à la moindre erreur, le tribunal rejette la requête. C’est pour cela que les gens trouvent une lenteur, puisqu’il faut être miticuleux. Et lorsque nous finissons de saisir les fiches renseignés, nous les envoyons au tribunal de Bongouanou. Là bas, il y’a des paramètres à suivre. D’abord le greffier doit signer, puis le document va chez le juge, pour se retrouver chez l’opérateur technique qui va imprimer le certificat de nationalité ou le jugement supplétif. Enfin, le juge va mettre son OK, pour que nous puissions recevoir le document. Et comme les dossiers du département de Daoukro ne sont pas les seuls à être traités par le tribunal de Bongouanou, puisqu’il y’a ceux de Bongouanou, vous comprenez pourquoi cela met du temps « . Elle indique aussi, qu’au niveau du tribunal, les dispositions n’ont pas vite été prises, pour cette opération.

Nous n’avons pas pu obtenir la version du tribunal de Bongouanou, non sans avoir essayé.

Les inquiétudes des pétitionnaires Les pétitionnaires sont entre doute et espoir. La plus part d’entre eux espèrent avoir leurs documents, pour pouvoir s’inscrire sur la liste électorale. Le temps imparti pour boucler cette opération avance à grands pas et ils n’ont aucune certitude de recevoir leurs pièces administratives avant le délai.

« Je me demande si je pourrais avoir mon certificat de nationzlite, pour m’inscrire sur la liste électorale. J’ai été pourtant l’un des premiers pétitionnaires et jusqu’à présent je n’ai pas de pièces. J’espère que je l’aurais à temps » , s’interroge Koffi M. de la localité de Benanou, située à 2 km de Daoukro.

Pareil pour N. Bénédicte, du villade d’Anoumabo, également à 2 km de Daoukro : » Je suis déterminée à m’inscrire sur la liste électorale et voilà que ça coince, car ma demande de certificat de nationalité n’a pas encore été positive ». Si beaucoup, sont inquiet, pour leur enrôlement sur la liste électorale, ce n’est pas le cas d’autres, qui viennent maintenant, pour faire leur requête. Pour eux, l’objectif est de pouvoir posséder un document administratif.

Le prolongement de l’opération souhaité

Face au retard observé dans la délivrance des jugements supplétifs et des certificats de nationalité, en vue de pouvoir s’enrôler sur la liste électorale, élus, cadres, pétitionnaires, coordinatrice départementale, tous sont unanimes pour demander le prolongement de l’opération de l’enrôlement sur la liste électorale. Le président du conseil régional du Iffou, Traoré Adam Kolia formule le souhait de voir le délai prorogé: « Si la révision de la liste électorale doit s’arrêter le 24 juin, nombreux sont les requérants qui ne pourront s’inscrire sur cette liste. Il serait donc hautement sage de proroger la date limite de la fin de l’enrôlement, pour permettre, non seulement à l’opérateur de satisfaire ses obligations, mais encore pour satisfaire la demande en fournissant des certificats de nationalité, pour l’enrôlement ».

L’honorable Akoto Oliver ne dira pas le contraire : « Notre cri de cœur est que l’État comprenne qu’il faut rallonger la date limite de la fin de l’enrôlement sur la liste électorale, afin de permettre aux nouveaux majeurs de s’inscrire sur cette liste et de jouir de leur droit civic. Ce!a n’a rien de politique. Notre plaidoyer est que le Président de la République, le gouvernement mettent tout en œuvre, pour rallonger la période d’inscription sur la liste électorale ».

La coordinatrice départementale, Fato Angèle renchérit :’ Notre souhait est de satisfaire le maximum de requérants. Si la date de l’enrôlement sur la liste électorale pouvait être prolongée, ce serait une bonne chose. Notre souci est que cette date butoire soit prolongée, ce qui nous arrangerait ». Vœux partagé par tous les requérants en attente de leurs pièces administratives, pour s’inscrire sur les listes électorales, comme le souligne Yao Kan, originaire de Dengbe, localité située aux encablures de Daoukro : ‘Notre prière est que les autorités étatiques aient pitié de nous, pour prolonger la date d’inscription sur la liste électorale, afin qu’on puisse en faire partie*.

Vivement que les choses s’ accélèrent du côté de l’Iffou

JPH

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