Santé/Le scorbut est de retour dans les pays industrialisés

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Causée par une carence en vitamine C, cette maladie est en pleine recrudescence dans les pays développés alors qu’elle semblait jusque-là disparue.

Le scorbut, également surnommé « maladie des marins », semblait avoir été éradiqué depuis la fin du XVIIIe siècle. Et pourtant, cette maladie potentiellement mortelle fait un inquiétant retour dans les pays développés, rapporte ScienceAlert.
Quelle est l’origine du scorbut ?

Le scorbut survient en cas de grave carence en acide ascorbique ou vitamine C, que l’on trouve dans les fruits et les légumes. Elle joue notamment un rôle fondamental dans les défenses du système immunitaire et la protection des parois des vaisseaux sanguins.

Il suffit de trois mois de carence en vitamine C pour qu’apparaisse le scorbut. Au XVIIIe siècle, les marins qui partaient pour de longues durées en mer, sans avoir accès à des produits frais, en étaient les principales victimes.

Quels sont les symptômes ?
La maladie se signale par des saignements des gencives, des dents qui pourrissent et se déchaussent, une grande fatigue, un amaigrissement général et des œdèmes au niveau des membres, détaille Le Quotidien du Médecin.

En cas de carence sévère, ces symptômes s’aggravent et s’accompagnent de saignements multiples, dus à la fragilisation des vaisseaux sanguins. À terme, le malade finit par mourir d’hémorragie massive.

Comment cette maladie a-t-elle pu réapparaître ?

Le scorbut disparaît progressivement au cours du XIXe siècle, alors que les marins font le lien entre l’amélioration de leur état et la consommation, lors d’escales, d’oranges et de citrons. En 1933, la synthèse de la vitamine C permet de l’endiguer de manière durable.

Mais cette maladie étant liée à une carence alimentaire et non pas à un virus ou à une bactérie, son éradication totale est impossible. Au XXIe siècle, elle resurgit de manière ponctuelle dans des situations extrêmes, lors de conflits ou dans des camps de réfugiés, par exemple.

Fait plus inquiétant, en 2018, le scorbut touche de manière plus large des citadins vivant dans des pays développés, note le Dr Eric Churchill dans ScienceAlert. C’est le signe alarmant d’une malnutrition généralisée parmi la population.

« Nous sommes tombés sur notre premier cas il y a 5 ou 6 ans », explique-t-il au site américain. « Depuis, nous avons diagnostiqué quelque chose comme 20 ou 30 cas aux États-Unis ».

Qui est concerné par cette épidémie ?

Le Dr Eric Churchill souligne qu’aujourd’hui, la maladie touche surtout les milieux pauvres et défavorisés de l’hémisphère Nord qui adaptent un régime alimentaire déséquilibré (plats préparés, surgelés, fast-food…).

« Lorsqu’elles ont un budget limité pour la nourriture, de nombreuses personnes ont tendance à se tourner vers des plats très caloriques et très gras, qui sont plus satisfaisants et rassasiants que des légumes ou des fruits ». Le Dr Eric Churchill

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