Les autorités libériennes sur le qui-vive depuis l‘éclatement d’un scandale autour de la disparition de conteneurs et de sacs remplis de billets de banque. Monrovia vient d’interdire de voyage une quinzaine de personnalités pour les besoins de l’enquête ouverte à propos.
Sur la liste des personnes ciblées, figurent le fils d’Ellen Johnson Sirleaf, l’ancienne présidente du Liberia, mais aussi l’ex-chef de la Banque centrale du pays, informe une note du ministère de la Communication publiée ce mercredi. Les postes frontaliers du Liberia ont d’ailleurs été alertés sur tout mouvement suspect de Charles Sirleaf, gouverneur adjoint de la banque centrale, et Milton Weeks, l’ancien gouverneur de la banque.
Depuis le début de la semaine, l’affaire des présumés millions de dollars disparus au Liberia fait la Une des quotidiens du pays. “L’enquête a confirmé que le montant total de l’argent (disparu) est de 15 milliards de dollars libériens” (97 millions de dollars américains ou 83 millions d’euros)”, a déclaré à l’AFP le ministre de l’Information, Lenn Eugene Nagbe. “Ce gouvernement mettra tout en œuvre pour retrouver les responsables de ces actes”, a ajouté le ministre du président George Weah.
Démenti de l’ancien patron de la Banque centrale
S’il se dit disposé à coopérer pleinement avec la police dans le cadre de l’enquête, l’ancien patron de la Banque centrale dément cependant la disparition des fonds, en tout cas, sous son mandat.
Selon le gouvernement libérien, les enquêteurs disposent de “preuves” que la nouvelle administration “n’avait pas été informée de l’arrivée de ces billets”. Les billets en question auraient été imprimés à l‘étranger entre novembre 2017, pendant les derniers mois de la présidence d’Ellen Johnson Sirleaf (2006-2018) et août 2018, après donc l’investiture de George Weah à la tête du pays en janvier.
En juillet, George Weah, ancienne star du football mondial, a annoncé un train de mesures monétaires et fiscales pour enrayer la chute du dollar libérien et lutter contre l’inflation. Il avait cité notamment “une injection immédiate dans l‘économie, par la Banque centrale libérienne, de 25 millions de dollars américains afin d‘éponger la liquidité excessive de dollars libériens”.