Alerte-Hambol/Les grossesses en milieu scolaire font rage

0
1035

Un phénomène récurrent et inquiétant s’observe chaque année dans la région du Hambol. Il s’agit des grossesses en milieu scolaire qui font chaque année de nombreuses victimes parmi les élèves filles. Ce phénomène inquiète de plus en plus les acteurs éducatifs de même que les parents. Projecteurs sur un mal pernicieux aux conséquences dommageables pour l’éducation.

03 cas au primaire

88 cas au secondaire publique

11 cas au secondaire privé

A l’instar de toute la jeunesse ivoirienne, celle de la région du Hambol caresse le secret espoir d’avoir un bon parcours scolaire et une formation de qualité qui vont leur permettre de s’offrir du travail gage d’une réussite sociale. Cet objectif somme toute noble risque d’être dangereusement contrarié dans cette région du centre-nord de la Côte d’Ivoire vu que les élèves filles sont constamment confrontées au phénomène des grossesses en milieu scolaire. Celui-ci persiste dans cette région avec plus de 95 cas de grossesses enregistrés officiellement pour le premier semestre de cette année scolaire 2020-2021.

CONSTAT DANS LA REGION

La problématique  des grossesses en milieu scolaire reste à ce jour  un sujet d’actualité, une véritable gangrène qui mine l’école ivoirienne et ruine les investissements et les espoirs à la fois des parents, des apprenants et de l’Etat de Côte d’Ivoire.

Pour contrer ce phénomène qui tend à devenir un fléau, le MENET FP en son temps, a initié depuis 2013, un plan accéléré  de réduction des grossesses avec l’appui technique de l’UNFPA. Les actions mises en œuvre dans le cadre de ce plan, ont permis d’attirer l’attention de la communauté nationale et internationale sur le phénomène et de faire réduire le nombre des grossesses de 5076 cas en 2013, à 3690 cas en 2016.

Mais, contre toute attente, ce nombre est remonté à 4125 cas pour l’année scolaire 2016-2017, signe de la persistance du phénomène, rendant ainsi impérieux le redoubler de vigilance. Il faut donc de nouveau attirer l’attention de toutes les parties prenantes en vue de renforcer la lutte contre ce phénomène têtu  en milieu scolaire.

En 2018, toujours avec l’appui technique de l’UNFPA, la DMOSS a organisé dans les 36 DRENET FP et les 05 DDENET FP, des campagnes de  remobilisation de la communauté éducative autour du thème « Zéro grossesse en milieu scolaire »

Depuis la dernière campagne jusqu’à ce jour, quelles sont les données enregistrées dans la région du Hambol ?

2018-2019: 06 cas au primaire; 61 cas au secondaire public; 06 cas au privé soit 73

2019-2020: 01 cas au primaire ; 92 au secondaire public ; 11 au privé ; soit 104

2020-2021: 03 au primaire ; 88 au secondaire public ; 05 au privé ; soit, 93

Récemment, une émission télévisée organisée par la RT2 sur les grossesses en milieu dans la DRENA de Katiola, a permis t’interpeller les autorités de la région du Hambol.

Le Conseil Régional du Hambol, touché par les statistiques données par les établissements, a pris son bâton de pèlerin à travers quatre vaillantes combattantes dont (les vice-présidentes dudit Conseils), accompagnées du Centre d’Ecoute et de Conseils de la DRENA pour sensibiliser la communauté  sur ce fléau.

QUELLE EN SONT LES CAUSES DANS LA REGION ?

Durant notre enquête qui nous a conduits dans toutes les villes de la région, nous avons constaté une vulnérabilité au niveau de la santé sexuelle des jeunes de la région du Hambol. Ce constat semble être le résultat d’un manque d’éducation sexuelle dans les différentes familles des victimes. La famille étant la première instance de socialisation de l’enfant, se doit de donner une éducation de qualité sur tous les plans de la vie sociale à l’enfant jusqu’à l’âge de la maturité.

Cependant nous constatons un grand faussé entre les parents et leurs enfants. Les questions liées au sexe sont toujours  tabous dans les familles en raison des valeurs culturelles, traditionnelles et religieuses ce qui entrainent un manque d’éducation sexuelle. Ajouter à cela la modernité, l’avancée de la technologie, les canaux de communication et le phénomène d’orpaillage dans la région du Hambol favorisent une forte propension des mauvaises pratiques sexuelles (leaders de communauté, Elèves, acteurs du système éducatif).

Outre ce constat, les raisons qui justifient ses  taux de plus en plus croissant des grossesses en milieu scolaire sont multiples et multiformes. Nous citerons pêle-mêle:

Les facteurs socioculturels : Sur le plan culturel, les mariages précoces et ou forcés, la mise en cause de la responsabilité des parents (la négligence dans le suivi des filles, leurs faibles capacités à parler de la sexualité et de la crainte de Dieu à leurs enfants)

Au plan social, notons que les adolescent(e)s subissent plusieurs transformations physiques, émotionnelles et psychologiques …

Ainsi Cette cible se trouve en pleine mutation, mais reçoit des messages contradictoires sur les notions de santé sexuelle et reproductive, ce qui fait affaiblir sa capacité à faire des choix judicieux. A cela, il faut ajouter d’autres éléments tels que la dépravation des mœurs, la gêne des filles à recourir aux services de santé maternelle et infantile; le harcèlement /chantage sexuel entres partenaires et la crise de l’adolescence.

Les facteurs économiques : La pauvreté et la misère avec leurs corollaires que sont l’ignorance, la drogue, l’effet de mode, le mimétisme, l’influence d’un  groupe d’appartenance, la prostitution, l’alcoolisme, le développement des activités minières, la discrimination etc. peuvent aussi conduire à des comportements de dérives se soldant souvent par des grossesses précoces, non désirées  et des infections sexuellement transmissibles.

Les facteurs scolaires : L’absence de module d’enseignement sur la sexualité tout en mettant l’accent sur les dangers d’une sexualité précoce. Absence de sensibilisation (proximité et masse), absence de prise en compte des besoins réels de la cible  mettant l’accent sur une méthode participative qui induit des impacts. Utiliser des méthodes  de communication à impacts réels qui ne se limitent pas forcements  aux méthodes contraceptives tels que des partages de préservatifs à tout hasard. Ses actes pourraient  conduire  à une vie sexuelle de libertinage.

De plus il faut ajouter la suppression des internats dans le public, le harcèlement du personnel enseignant et administratif en échange avec des notes pour passer en classe supérieur, l’insuffisance de la formation du personnel éducatif à la déontologie, le style vestimentaire des élèves  peu catholique

Il y’a aussi le manque de confiance en soi des filles, l’insuffisance de lycées et collèges pour jeunes filles, l’insuffisance de l’offre éducative. Au vu des causes suscitées les jeunes sexuellement actifs sont confrontés ainsi à plusieurs risques qui entravent leur santé et leur parcours scolaire, notamment les risques d’infection aux IST, MST et  VIH.

CONSEQUENCES

Les dommages des grossesses précoces en milieu scolaire sont nombreuses. Il s’agit entre autres : 

Au niveau de la scolarité : l’absentéisme qui aboutit à la déperdition et ou à l’échec scolaire.
Au niveau social et économique : Les conséquences sociales et économiques des grossesses précoces, non désirées en milieu scolaire sont aussi nombreuses ;

L’abandon scolaire, le retard dans le cursus scolaire, l’exclusion de la famille, l’abandon d’enfant, l’infanticide, les conflits familiaux, la marginalisation, l’augmentation des charges familiales, la prostitution. Les filles sont surtout abandonnées et laisser à elles-mêmes, le choc psychologique, la perte de la dignité ou l’honneur, le rejet entrainant une dépression nerveuse, le bannissement, l’exclusion sociale, la perte de soutien financier, le handicap dans l’avenir, la précarité.

Au niveau sanitaire : Les grossesses précoces, non désirées en milieu scolaire sont sources d’avortements clandestins, généralement pratiqués dans de très mauvaises conditions de sécurité qui ont des conséquences importantes sur la santé de ces filles. Le stérilité, les avortements volontaires et clandestins peuvent conduire à la mort et l’exposition aux IST et au VIH/SIDA.

Il peut y avoir des troubles de maladie obstétricaux tels que la fistule obstétricale. Des troubles psychiques peuvent intervenir à la suite du mauvais regard que l’entourage pourrait avoir sur la fille. Surtout les membres de sa communauté et ses camarades de classe, mieux vaut prévenir que guérir avons l’habitude de dire. Ainsi avec toutes ces conséquences liés aux grossesses en milieu scolaire, il serait important de proposer des solutions afin d’éduquer nos jeunes à une gestion responsable de leur sexualité.

COMMENT SOLUTIONNER LE PROBLEME ?

Au regard de la situation qui au fil des années devient préoccupante pour la communauté, les parents d’élèves, le système éducatif et tous les partenaires qui interviennent dans le milieu socio-éducatif, La Direction régionale de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (DRENA) de Katiola à travers son service de la Mutualité et des Œuvres sociales en milieu scolaire (DMOSS) de Katiola, a décidé de prendre ce problème à bras le corps. Malheureusement, elle est souvent freinée dans son action à cause du manque de moyens.

Mais c’est en ce moment que doit intervenir les partenaires sociaux et techniques  pour contribuer efficacement à la réduction ou même à l’éradication des grossesses  en milieu scolaire, car c’est un problème qui fragilise le tissu  social. Certains partenaires, dont le Conseil Régional du Hambol ne se sont pas fait prié en mettant  en œuvre le plan accéléré de réduction des grossesses en milieu scolaire dans la région.

Outre le Conseil Régional du Hambol d’autres partenaires du système éducatif doivent s’inscrire dans ce contexte  afin de créer un cadre d’information fiable et accessible qui fait la promotion de l’éducation complète à la  sexualité. L’ONG JEFIMED répond à ce besoin, en 2019 elle a commencé ses actions dans le Hambol avec un thème mis en avant « le rôle des parents dans l’éducation sexuelle de la jeunesse ».

L’ONG JEFIMED met l’accent sur la méthode participative de toute la communauté et la cible recherchée en  développant  le leadership de la jeune fille à travers son concept MISS VERTUEUSE qui vise à rendre les jeunes filles ambassadrices des messages de sexualité et de bonne conduite.  Car c’est  un fait social  qui détruit plus  la jeune fille, il faut déjà entamer une éducation sexuelle à partir de 10 ou 11 ans pour la fille et 12 ou 13 ans pour le garçon.

Par ailleurs au niveau  des séances de sensibilisations dans les écoles, l’accent devrait être mis sur les conséquences et non sur l’utilisation des méthodes contraceptives comme constater quelques fois dans les centres de santé scolaires. Les effets nuisibles des méthodes contraceptives sont nombreux et pourraient encourager ces jeunes filles à bas-âge, à une telle pratique, est vraiment leur réserver un risque sanitaire à long terme et surtout les encourager à un vagabondage sexuel vu qu’elles ne peuvent plus tomber enceinte.

Il doit y avoir aussi des centres de réinsertions pour certains cas surtout celles victimes de viol ou tout autre acte semblable. Les Institutions de formation et d’éducation féminine (IFEF) de la région du Hambol, si elles sont conséquemment équipées  en ressources  matériels et humaines, pourront prendre la relève et faire le suivi des jeunes filles déscolarisées dues aux  grossesses en milieu scolaire afin d’aboutir à leur réinsertion dans le tissu social. 

Des sanctions doivent être prévues pour celui qui enceintera une mineur et de même pour la mineur qui tombera enceinte, Si cela n’est pas par un cas de viol ou une autre situation de force. Il est donc impératif de réduire la promiscuité à l’école en cherchant des moyens pour mettre une distance entre filles et garçons.

Le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) doit revoir la déontologie des enseignants pour mieux les former sur leur collaboration avec les filles à l’école. L’Etat doit construire des internats dans la région pour mettre les élèves dans un meilleur cadre de formation

 De plus, il faut que les parents puissent pleinement jouer leur rôle, les responsabilités sont partagées mais les parents sont en majorité plus coupables, car l’éducation de base relève de leur ressort.

Ils sont nombreux ces parents qui regardent leurs filles sortir presque nues sans rien dire ou au contraire apprécient. Aucune décence dans l’habillement des filles et cela au nez et à la barbe de maman et papa. Les parents doivent- ils continuer à faire de la sexualité un sujet tabou à la maison ? Il est temps que les mentalités et les comportements changent au bonheur de tous. Il est mieux de commencer à parler de la sexualité avec les enfants à temps afin de les éviter une maternité précoce avec toutes les conséquences qui s’en suivent

Les parents doivent aussi comprendre qu’ils doivent s’occuper financièrement de leurs enfants jusqu’à ce qu’ils puissent être capable de travailler et d’avoir eux-mêmes des revenus .Malheureusement beaucoup de parents abandonnent les enfants et celles-ci sont à la merci des orpailleurs, des hommes de petits métiers et des jeunes qui peuvent leur assurer le petit déjeuner et le transport pour se rendre à l’école.

Les géniteurs doivent interdire les enfants de fréquenter les cabarets et les maquis ou de fréquenter les lieux où la perversité est trop élevée. Force est de constater les maquis et bar pullulent dans les villes de région. L’alcool est servi aux mineurs sans égard. Aussi, certains élèves sont très friands de la boisson locale « le Tchapalo ». Malheureusement, ils fréquentent ces lieux avec leurs camarades de classes qui, souvent des filles.

Les agents de santé, doivent varier les conseilles et les propositions des méthodes contraceptives  envers les adolescents. Car certaines méthodes qui permettent  d’éviter les grossesses  engendrent d’énormes conséquences mieux que les grossesses. En dehors de l’école, les parents doivent permanemment exercer un contrôle et suivi  des enfants surtout les filles qui sont plus vulnérables.

Enfin, les chefs d’établissements doivent aussi éviter d’exclure les filles victimes de grossesse en milieu scolaire. Une fois le problème arrivé il faut vite contacter les parents et envisager la conduite à tenir. Si elle est exclue, elle peut voir cela comme une humiliation et un suicide peut intervenir, cela constitue un malheur de plus.

MAIS DEMANDONS-NOUS QUI ENCEINTE LES ELEVES ?

Pour en savoir plus sur les motivations des auteurs des grossesses en milieu scolaire  comprendre, nous sommes allez a la rencontre de Monsieur Kouakou Amani Alexandre, assistant social au collège moderne de BONIEREDOUGOU.

Après quelques échanges sur le phénomène, nous avons avons rencontré quelques auteurs  des grossesses. Grande fut notre surprise de savoir qu’ils sont de tout âge et sont souvent élèves ou des jeunes du secteur informel.

T.O.A, en classe de 3ème a accepté de s’ouvrir à nous en nous expliquant sa rencontre et son aventure avec O.A, élève en classe de CM2.

 «Nous nous sommes rencontrés au village, j’étais avec mon frère quand j’ai vu la petite passer. Alors j’ai précipité mon frère l’appeler. Quand elle est arrivée nous avons échangé. En ce moment, elle n’avait pas de téléphone, j’ai donc acheté un nouveau téléphone pour elle. C’est avec ce téléphone que nous planifions nos rencontres. Quelques semaines après notre rencontre, elle finit par m’accepter comme son copain et nous sommes passé à l’acte. Un an après notre rencontre elle est tombée enceinte, cette à dire cette année, janvier 2021. Mais malheureusement à 05 mois de grossesse elle a perdu les jumeaux, il y a une semaine de cela. Pour moi, cette fille m’aime sincèrement, par ce qu’elle vivait en famille, elle ne souffrait pas, elle n’est pas maltraitée, elle mangeait à sa faim. Mais je ne sais pas si c’est parce que je lui ai acheté un portable qu’elle m’a accepté ».

TKE, élève en première D, accepte aussi de faire un témoignage sur sa rencontre et sa relation avec K.Y ? Élève en classe de 3ème.

« Nous nous sommes rencontrés ici au collège. Elle était la camarade à l’une de mes petites sœurs, quand je l’ai vue pour la première fois elle m’a plu, j’ai donc demandé à ma petite sœur de prendre son contact pour moi et elle l’a fait. On s’appelait, on s’écrivait des messages et on se fixait des rendez-vous. Pour finir, elle est tombée sous mon charme, c’est  comme ça que c’est parti. Je me souviens que c’était dans les années 2018-2019, elle était en classe de 4ème et moi, en classe de seconde. Au début, on se protégeait pendant les rapports sexuels ; mais au fur et à mesure que la relation avançait, nous avons fini par abandonner les préservatifs. Et maintenant cela fais 06 mois qu’elle est enceinte. Il faut dire que si cette fille m’a accepté, je  ne pense pas que c’était pour de l’argent,  ou parce qu’elle n’avait rien à manger.  Je pense qu’elle m’aime tout simplement, car j’étais élève et je le suis toujours ».

F.A.E, élève en classe de 3eme est enceinte de 05 mois. Fière de porter la grossesse de celui qui, selon elle, correspond à son profil d’homme, n’a pas eu de gêne pour nous parler de son homme et de sa grossesse.

« Mon copain est aussi élève à Bouaké. Nous nous sommes rencontrés au village pendant les congés de noël. Un jour, ma mère nous a envoyées, ma petite sœur et moi au marché acheter des aubergines pour la sauce du soir. C’est ainsi que sur le chemin le jeune homme est venu nous saluer et nous avons fait connaissance. Nous avons échangé les numéros et nous nous appelions, nous nous écrivions des  messages, on se voyait fréquemment. Quand il est venu vers moi, il m’a dit qu’il était élève; donc je ne me suis pas donnée à lui pour de l’argent ni pour le matériel, ni par ce que je n’avais rien à manger à la maison. Je l’aime et il correspond à mon profil d’homme ».

QUE DIT LA LOI ?

Les grossesses en milieu scolaire sont monnaies courantes dans la région et passent sous un silence inexplicable, ces auteurs sont-ils exempts de sanctions ? Pour répondre à cette interrogation, et savoir ce que la loi prévoit comme sanctions pour leurs auteurs, nous sommes allés à la rencontre de Madame Cissé Mariam G. Assistante juridique dans une ONG qui lutte contre les grossesses en milieu scolaire.

Selon elle, ce véritable mal mine notre société. C’est un fléau qui constitue un véritable danger pour l’avenir des filles dans un monde où l’on parle d’égalité de sexe et de parité du genre, car ces jeunes filles enceintes sont pour la plupart des mineures (-18 ans).

Des grossesses précoces et à risque qui entraînent malheureusement leur déscolarisation, les causes sont entre autres démission et irresponsabilité des parents, la pauvreté, le manque d’information sur l’éducation sexuelle, le manque d’information sur leurs droits (en tant qu’enfants).

Si l’on pourrait qualifie ces grossesses comme étant le fruit de viol en se référant à l’article 403 du Code Pénal ivoirien <<constitue également un viol, tout acte de pénétration vaginale, anale, buccale ou de quelque nature qu’il soit à but sexuel commis sur un mineur de quinze ans, même avec son consentement>>.

Ici en Côte d’Ivoire, le viol est puni d’un emprisonnement de 05 à 20 ans. À cet effet quand le cas de viol est gravissime, l’article 404 du Code Pénal stipule que, << Lorsque le viol a entraîné une mutilation ou une infirmité permanente ou la mort de la victime – le viol est puni de l’emprisonnement à vie>>.

Cela montre à quel point cet acte ignoble est sanctionné par la loi mais force est de constater que le viol des jeunes filles reste impuni sous nos cieux.

LES AUTORITES INTERPELEES

C’est le lieu d’interpeller nos autorités compétentes afin qu’elles se penchent véritablement sur cette gangrène sociale que constituent les grossesses en milieu scolaire, en mettant en place et en exécution un plan national de lutte contre les mariages précoces. Il faut aussi construire des lycées et collèges de proximité avec des internats, engager des poursuites judiciaires et punir sévèrement ces auteurs de grossesses sur les enfants.

A entendre nos différents intervenants, le téléphone portable est au centre des rencontres et facilite les échanges entre les bourreaux et les victimes. Faut-il donc interdire le téléphone aux élèves ? La question reste posée et sans réponse pour l’instant. C’est aussi le lieu d’attirer l’attention des parents d’élèves sur la nécessité de créer un cadre de suivi permanent des jeunes filles hors des salles de classe.

LA REACTION DU CONSEIL REGIONAL DU HAMBOL

Cette situation alarmante ne laisse pas indifférent le Conseil Régional du Hambol dirigé des mains de M. Konaté Ibrahim Kalil. Durant trois jours, Kignana Soro épouse yéo, Ouattara Coulibaly Aminata, Ouattara Antoinette respectivement 2ème, 3ème et 4ème Vice présidentes du conseil régional du Hambol ont effectué une tournée de sensibilisation contre les grossesses précoces en milieu scolaire dans les lycées et collèges de Tafiré, Niakara, Fronan, Katiola Dabakala et Boniérédougou, avec pour slogan :«Pas de grossesse en milieu scolaire» .

Au nom du Président du conseil régional du Hambol M. Konaté Ibrahim Kalil, elles ont invité les élèves des différentes localités à lutter contre ce fléau qui mine le système éducatif en côte d’ivoire, et à s’inscrire dans la logique de zéro grossesse en milieu scolaire.

Selon la coordonnatrice du centre d’écoute à la DRENA de Katiola, Koné Célestine qui faisait partir de la délégation dans le cadre de ladite campagne de sensibilisation affirme que  la problématique des grossesses en milieu scolaire reste à ce jour, un sujet d’actualité, un véritable fléau qui mine l’école ivoirienne et ruine chaque année les investissements et les espoirs à la fois des parents d’élèves, de l’État, mais aussi l’avenir de milliers d’adolescents. La famille se doit donc d’assurer cette fonction à travers un équilibre relationnel parents adolescents selon le temps et l’espace en suivant son évolution.

Le Conseil régional a décidé, de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Dans le département de Dabakala, un collège a été construit à Sokala Sobara dans le chef-lieu de sous-préfecture, un autre à M’Borla Dioulasso par les populations. A cause de la trop grande proximité des deux collèges dans la sous-préfecture, le président du conseil régional en accord avec les populations a décidé d’ériger celui de M’Borla Dioulasso en un collège de jeune fille avec internat. Les travaux de construction de l’Internat débuteront incessamment.

Selon le Président du conseil régional, ce collège de jeunes filles va jouer un rôle prépondérant dans l’instruction des filles et permettra à celles-ci de plus tard jouer un rôle économique accru au sein de leur famille et de leur communauté. Cette initiative doit être accompagnée par le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA), afin de réduire ou d’éliminer les grossesses en milieu scolaire dans la région du Hambol.

Correspondance particulière

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici