Augmentation du prix du carburant Super sans plomb, cherté de la vie/Pasteur Marius KIPRE, président du Consommateur Action Direct (CA Direct). «La population est à bout de souffle, j’appelle le gouvernement à la table de négociation»

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Suite à l’augmentation du Prix du litre du l’essence super sans Plomb qui passe de 775 FCFA, à 815 FCFA, soit une soit une hausse de 40 FCFA, Pasteur Marius KIPRE, président du Consommateur Action Direct (CA Direct) et membre fondateur de la Confédération des Organisations des Consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI) appelle le gouvernement à la table de négociation pour permettre à la population de vivre heureux.

Le prix du carburant super sans plomb vient de connaitre une nouvelle hausse. Comment réagissez-vous en votre qualité de président d’association des consommateurs ?

Aujourd’hui, nous sommes exaspérés par cette énième augmentation du prix du carburant super sans plomb qui passe de 775 FCFA à 815 FCFA. Nous savons tous la situation que vivent déjà les populations avec les différentes augmentations qui ont eu lieu. Cette énième augmentation c’est comme une boule de neige qui va encore engendrer l’augmentation du prix du transport. Les Gbaka qui ne sont pas concernés par le super sans plomb vont augmenter le prix du transport. Malheureusement le gouvernement ne tient pas compte de la souffrance de la population. Les prix de l’huile, du sucre, du riz ont augmenté sur le marché. Jusqu’à quand la souffrance de la population va-t-elle s’arrêter ? Il est temps que le gouvernement se penche sur la situation de la population.

Quelles solutions proposez-vous pour faire face à cette énième augmentation ?

Dans les hydrocarbures, il y a ce qu’on appelle restructuration des prix qu’on n’en parle plus. Lorsque nous avions rencontré le ministre Sangafwa,on nous a parlé du chamboulement des prix. On s’interroge sur quelle base fixe-t-on les prix des hydrocarbures? Il y a déjà trop de charges. On nous a dit que les péages installés étaient pour l’entretien des routes. Nous savons que dans la fixation des prix, il y a une taxe pour l’entretien routier. Si les péages résolvent le problème d’entretien routier, alors pour alléger la souffrance de la population, pourquoi ne pas enlever la taxe d’entretien routier du prix du carburant afin que le prix des hydrocarbures soit équilibrépour permettre à la population de souffler un peu. Le ministre a dit à la dernière rencontre que l’Etat injecte 55 milliards FCFA  pour juguler la situation.

Il y a beaucoup de choses qu’il faut faire. Les structures étatiques qui occupent les bâtiments de location doivent être délocalisées dans les bâtiments de l’Etat. On réduisait ainsi le train de vie de l’Etat.  Et on aura sauvé la population. C’est  notre cri du cœur. Nous, les associations de consommateurs, nous nous sentons un peu complices de cette situation avec le mutisme de notre organisation. La population n’a plus confiance en nous. Elle ne sait plus à quel saint se vouer.  Il y a des familles qui mangent même plus un seul repas par jour. Chaque jour, le prix du kilogramme de riz augmente dans les boutiques. Pourtant on nous dit que des protocoles d’accord ont été signés. En matière d’affaire aucun protocole d’accord n’a jamais été respecté. En 2008, je l’avais dit déjà dit au ministre du commerce d’alors Amadou Soumahoro que les protocoles d’accord n’ont aucun impact sur le marché. Parce que les commerçants sont là pour faire des profits.  Ils ne sont pas là pour faire du social. Cette énième augmentation est un problème dans le portefeuille du contribuable et du consommateur ivoirien.

Vous êtes membre de la COC-CI, pourquoi n’avez pas attendu pour parler d’une même voix ?

Il aurait été intéressant que lorsque un problème surgit, les membres de la confédération se réunissent. En attendant, nous consommant la situation. Depuis quelque temps, il y a des augmentations où il y a pas eu de réaction des organisations des consommateurs. Nous nous sentons interpelé par cette situation parce que nous sommes dans la population. C’est un sacerdoce. C’est pour cela que nous n’avons pas attendu la confédération avant de réagir.

Vous dites que la population ne vous fait plus confiance. Est-ce un aveu d’échec des associations de consommateurs ?

Notre rôle, c’est d’interpeler le gouvernement qui est notre partenaire afin qu’il ait l’assentiment de la population et savoir comment elle vit. Il ne faut pas faire la politique de l’Autriche. Nous avons besoin de la confiance de la population par nos interventions et par le changement des situations. Nous entendons par changement de situation, négocier avec le gouvernement pour voir comment aider la population à mieux vivre. Prendre des décisions qui n’arrangent pas la population, c’est sure qu’elle n’aura plus confiance en nous. Parce si nous restons dans le mutisme qu’elle nous prendra comme complice du gouvernement pour la faire souffrir..

Pourquoi tant de mutisme chez les associations de consommateurs ?

(Accroche)  Les augmentations des salaires de 10% et le SMIG à 75000 FCFA, est une goutte d’eau dans la mer

Je ne sais pas pourquoi ce mutisme. En réalité, nous avons de grands défenseurs des consommateurs. Certains ont été décorés par le ministère du commerce. Si les associations de consommateurs sont reconnues par l’Etat, pourquoi il n’y a pas d’impact dans le portefeuille du consommateur lambda. Pourquoi la population doit-elle payer le prix cher si l’Etat reconnait l’effort des présidents d’associations de consommateurs. J’interpelle le gouvernement à inviter les associations de consommateurs à la table de négociation  pour stopper la situation regrettable que vit la population de Côte d’Ivoire. Elle a trop duré. En tant que association de consommateurs, nous n’allons plus nous taire. S’il faut appeler la population dans la rue pour qu’elle puisse vivre décemment, nous allons le faire. C’est un appel que je lance à Monsieur le Président de la République de Côte d’Ivoire.  Il n’y a pas de plus grand sacrifice que le bien-être de sa population. Nous avons besoin de l’aide du chef de l’Etat.

Le gouvernement fait des efforts en augmentant le SMIG, le salaire des fonctionnaires ?

L’augmentation des salaires, c’est 10%. Les prix de location des maisons ont augmenté. A Yopougon par exemple, on ne peut plus avoir un loyer de 3 pièces en dessous de 120.000 FCFA. Les matériaux de construction ont augmenté. Le prix du ciment a augmenté quand bien même qu’il y a plusieurs sociétés de ciment. Même le prix du bois a augmenté. Le SMIG a été augmenté. Mais le transport seul à Abidjan prend 60% du salaire. On a l’impression que c’est une goutte d’eau dans la mer. Les augmentations n’ont pas impacté le train de vie de la population. Les augmentations des salaires de 10% et le SMIG à 75000 FCFA n’est pas la solution. C’est de voir plus en amont. Le mal est profond. Il faut voir de quoi la population a besoin réellement. Le gouvernement doit faire des sondages. L’écart de la pauvreté est grandissant. L’Etat doit voir sa manière de nous gouverner. Nous sommes à bout de souffle. Nous n’en pouvons plus. Quand on prend le Mali et le Burkina en, c’est normal parce que c’est en Côte d’Ivoire que ces pays prennent le carburant. C’est la Côte d’Ivoire qui nous intéresse. Quand on parle de l’émergence, c’est comment faire pour que la population vive heureux et à l’aise.

Quel message lancez-vous à la population ?

Je demande à la population de rester à l’écoute. J’espère que le gouvernement entendra notre voix et nous appellera à la table de négociation. A la dernière rencontre, on avait proposé un cadre de concertation avant toute décision. Il ne faut pas prendre des décisions unilatérales. Ce cadre de concertation doit être établie dans tous les domaines où nous allons discuter pour que le gouvernement ait l’assentiment réel de la population. Le gouvernement l’intérêt que nous discutons parce qu’il ne faut pas laisser la société bouillir.

Entretien réalisé par N.K

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