Plusieurs ressortissants de la région de l’Iffou sont arrivés à Daoukro dans l’après-midi mardi 24 mars sous une forte pluie. Ces arrivées viennent confirmer la tendance à la hausse du retour à Daoukro des Ressortissants de l’Iffou depuis l’annonce des mesures de prévention prises par le gouvernement. Et ce constat a atteint son pic, la veille de l’application de l’interdiction des voyages d’Abidjan à l’intérieur du pays.
Constat confirmé par le secrétaire général de la mutuelle des chauffeurs de l’Iffou (Mugeci), Ky François : » Depuis peu, nous avons plus de voyageurs en provenance d’Abidjan qui arrivent à Daoukro. Et ce dernier jour, avant la mise en application de l’interdiction de voyage vers Abidjan, le nombre d’arrivées s’est accru ».
Une situation qui inquiète les populations en place. D’ailleurs, le 21 Mars, lors d’une rencontre de sensibilisation avec le préfet de région, préfet du département, le chef du village de Dengbè, Kouassi Kouadio, avait posé le problème :
» Aujourd’hui, nous savons que tous les cas de personne contaminée sont à Abidjan et nous recevons au quotidien des parents, qui fuient cette situation, pour Daoukro. Quel comportement devons nous avoir face à eux ? »
L’autorité administrative a conseillé d’observer avec eux les mêmes mesures de prévention et surtout de les isoler, en attendant d’être certain qu’ils ne portent pas le virus. Le chef du village avait répliqué que les isoler était compliqué dans la mesure où les gens vivent dans des cours communes et partagent des chambres communes.
Face à cette situation complexe, certaines personnes s’interrogent dans la ville et s’inquiètent que l’un de ces « Abidjanais » n’arrive pas avec le virus à Daoukro, comme le signifie l’enseignant N’Guessan Jacques : » Certes, ce sont nos parents qui reviennent nous voir, en fuyant la situation critique qui sévit à Abidjan, mais qu’est ce qui prouv6e que l’un d’entre eux, n’est pas porteur du virus. Pis, il y a beaucoup d’entre eux qui n’ont plus remis les pieds ici depuis belle lurette et reviennent à cause de cette maladie. Cela inquiète un peu ». D’ailleurs, le cas de ceux qui ont mis les pieds dans leur localité, il y a longtemps et qui y reviennent ces jours ci, a failli créer l’émeute à Kregbe, située à 7 km de Daoukro.
Le sous préfet de cette localité, Gnanmien Raoul, que nous avons eu au téléphone, nous a dit que les populations ont voulu s’en prendre à l’un d’entre d’eux. Car, le considérant comme quelqu’un qui revenait de l’Italie, puisqu’il a quitté le village il y a longtemps, alors qu’il vit à Abidjan. Pourtant, ces parents de retour, ne trouvent rien d’anormal. » Je suis étudiant et l’université est fermé, pour éviter des dépenses inutiles à Abidjan, je préfère rentrer en famille à Daoukro », a déclaré Kouakou Éric. N’Dri Jacob lui emboitera le pas : » Moi je suis à Abidjan depuis longtemps. Je me débrouille dans un maquis, qui est fermé sur décision gouvernementale. Quoi de plus normal de revenir au village, même si cela fait une éternité que je n’ai pas foulé ce sol ». Comme solution à ces suspicions, Ky François a proposé des contrôles au thermomètre à infra-rouge, à chaque corridor d’entrée de la ville.
JPH
