Côte d’Ivoire/Libre opinion. Ces exilés pro-Gbagbo qui réclament 2 millions de FCFA avant de revenir au pays, ont-ils vraiment envie de rentrer ?

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Loin de vouloir remuer le couteau dans la plaie, tous ceux qui sont sortis du pays durant la crise post-électorale, n’étaient pas des saints. Certains s’étaient rendus coupables de plusieurs exactions et n’avaient de salut que dans la fuite du pays. Après plus de dix ans passés hors des frontières du pays, ils méritent de regagner librement et de droit leur mère patrie, surtout que celle-ci est engagée dans un processus irréversible de réconciliation de ses fils. Mais eux aussi doivent faire leur part de sacrifice et demander également pardon pour tout ce qu’ils ont dû faire de mauvais.

L’Etat de Côte d’Ivoire leur octroie un kits d’installation dès leur retour de 305.000 F CFA. C’est peu et beaucoup à la fois. Peu parce que pour quelqu’un qui a tout perdu au pays après 10 ans cette somme est dérisoire. Beaucoup parce qu’eux moins sont envie et peuvent refaire leur vie. En plus ils retrouveront peut-être au pays, certaines de leurs victimes, par leur agissement pendant la crise, qui sont marquées à vie. Qui ne se remettront jamais de leurs blessures et qui n’ont même pas le minimum vital journalier. Alors qu’ils sachent raison gardée et rentrent sagement au pays s’ils en ont vraiment envie. Car plusieurs sont rentrés avant eux dans le silence, sans le moindre sous.

« Ce montant est insignifiant pour se loger et entreprendre une activité », laisse entendre leur porte parole. Plaidant pour une hausse de ce montant à 2 millions de FCFA, il a évoqué la question de l’indemnisation des exilés, la réintégration des fonctionnaires en exil et la question des élèves et étudiants qui sont dans le système anglophone et qui doivent intégrer les écoles francophones une fois de retour en Côte d’Ivoire.

Laurent Gbagbo aurait prêté une oreille attentive aux doléances de ses compatriotes qui lui sont proches. Si lui a été acquitté, qu’il ne demande pas que tous ces pros soient de facto dédouanés. On ne refera pas l’histoire de la crise post-électorale de notre pays, parce que nous étions tous dans ce pays. Chacun de nous a vu et chacun de nous a aussi entendu. Lui comme ces pros doivent avoir du respect pour les victimes qui souffrent pour certaines en silence dans leur chair.

JPH

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