Etats-Unis/CNN, Clinton, Obama et de Niro destinataires de colis explosifs

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Le FBI a lancé une vaste enquête et un appel à témoins pour retrouver l’origine de nombreux colis envoyés à des opposants à Donald Trump.

Des paquets suspects contenant des engins explosifs ont été trouvés dans le courrier envoyé au domicile des deux ex-élus, dans les bureaux de Manhattan de la chaîne de télévision CNN ainsi que dans les bureaux de la société de production de Robert de Niro.

Les engins retrouvés ce mercredi seraient de même nature que celui envoyé lundi au domicile de la banlieue new-yorkaise de George Soros, le milliardaire philanthrope et donateur du parti démocrate. Ces engins n’ont pas explosé, et la police enquête pour déterminer s’ils ont été envoyés par la même personne. Dans un communiqué, la Maison Blanche a condamné les actes «ignobles» visant Hillary Clinton et Barack Obama, et déclaré «engager toutes les actions nécessaires pour protéger tout le monde de ces lâches».

En fin de matinée mercredi, un autre colis suspect a été découvert près du bureau de Debbie Wasserman Schultz, représentante de la Floride à la Chambre et ancienne présidente du parti démocrate. En début d’après-midi, on apprenait qu’un colis piégé avait également été envoyé à l’ancien ministre américain de la Justice du gouvernement Obama, Eric Holder, ainsi qu’à la représentante démocrate de Californie, Maxine Waters. Le gouverneur de l’Etat de New York Andrew Cuomo avait également affirmé avoir reçu un colis suspect, mais un porte-parole de la police a indiqué plus tard qu’il ne s’agissait pas d’un engin explosif, et qu’il ne semblait pas y avoir de liens avec les autres affaires.

Ce jeudi, c’est dans un immeuble de Manhattan qui abrite les bureaux de la société de production de Robert de Niro, l’acteur américain très critique envers Donald Trump, qu’un colis suspect a été détecté selon une information de CNN, confirmée par l’AFP. Un employé des TribeCa Productions a signalé ce jeudi matin à l’aube à la police le paquet suspect, qui était adressé à l’acteur, selon un porte-parole de la police new-yorkaise. La police a envoyé sur place sa brigade de déminage et le colis a été retiré et transporté dans son centre d’analyses du Bronx.

Colis adressé à l’ancien directeur de la CIA
Le personnel chargé de vérifier le courrier envoyé à Hillary Clinton et à Barack Obama a «immédiatement détecté», selon un communiqué de l’agence fédérale des services secrets, notamment chargée de la sécurité du président et des anciens présidents des Etats-Unis, la dangerosité des deux colis interceptés. Celui adressé à Hillary Clinton était en route vers le domicile qu’elle occupe avec son mari, l’ancien président démocrate Bill Clinton, à Chappaqua, dans le nord de l’Etat de New York. Le colis suspect a été intercepté dans la soirée de mardi dans un centre de tri du comté de Westchester, où se trouve Chappaqua. Le second, adressé au domicile de Barack Obama à Washington, a été intercepté tôt mercredi matin.

La rédaction de CNN à New York a, elle, été évacuée mercredi matin, après la découverte du colis suspect. Une alarme s’est déclenchée dans les studios et le direct a été interrompu peu après 10 heures du matin. Selon les autorités, le colis, qui contenait une bombe artisanale, était adressé à l’ancien directeur de la CIA John Brennan, qui apparaît pourtant sur d’autres chaînes de télé en tant que collaborateur.

Grande colère» de Donald Trump

En milieu d’après-midi mercredi, le président américain s’est exprimé depuis la Maison Blanche sur ces colis piégés, en ouverture d’un événement sur la crise des opiacés. «Les actes et les menaces de violence politique n’ont pas leur place aux Etats-Unis», a affirmé Donald Trump, disant sa «grande colère» devant «ces actes monstrueux». Il a également appelé le pays à s’«unifier» et à se «rassembler». «La sécurité des Américains est ma priorité absolue», a-t-il garanti, promettant de mettre à disposition de l’enquête tous les moyens de son administration.

Plus tard dans la soirée, il a de nouveau condamné l’envoi de ces colis explosifs à plusieurs de ses détracteurs, tout en appelant les médias à «cesser les hostilités». «Le gouvernement fédéral mène une enquête agressive et nous allons trouver les responsables et les présenter à la justice. Très rapidement j’espère», a ainsi déclaré le président lors d’un meeting de campagne dans le Wisconsin. Mais il a aussi affirmé que les médias se devaient d’utiliser «un ton courtois et de cesser les hostilités sans fin et les histoires et attaques négatives constantes et souvent fausses».

Des motivations qui restent inconnues

Les personnes ou entités visées ont pour point commun d’être des cibles récurrentes des attaques de la droite conservatrice américaine, le président américain Donald Trump en tête. Elles sont au cœur de nombreuses théories du complot : George Soros a, par exemple, été accusé d’avoir financé la «caravane» de migrants qui marche actuellement en direction de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. L’agence des services secrets a annoncé avoir «lancé une enquête de grande ampleur» pour «identifier les auteurs» de ces tentatives d’attaques. Selon les autorités, qui examinent les liens entre les différents colis, ces envois n’ont pas encore été revendiqués, et les motivations restent inconnues.

Dans un communiqué, le chef de la majorité républicaine au Sénat américain, Mitch McConnell, a dénoncé des «actes de terrorisme intérieur» en remerciant les forces de l’ordre et les services postaux qui «protègent nos dirigeants et personnalités publiques face à de tels actes inadmissibles».

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