Le match amical Côte d’Ivoire-Mali au Stade Alassane Ouattara d’Ebimpé à Abidjan, interrompu par une pluie torrentielle en fin de première mi-temps, a donné l’occasion aux supporteurs présents au stade et téléspectateurs de se rendre compte de l’état défectueux de la pelouse. En effet, au bout de quelques minutes, la pelouse hybride, selon les responsables de l’ouvrage, s’est retrouvée inondée, obligeant à arrêter la rencontre sur un score de 0-0 à la mi-temps.
Il n’en fallait pas plus pour que de nombreux Ivoiriens trouvent « inacceptable » cette situation à 4 mois de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui se tiendra dans le pays du 13 janvier au 11 février 2024. Ils ont donc crié leurs colères, des indignations, des railleries et l’incompréhension.
La pelouse complètement trempée n’a pu permettre la reprise de ce match amical, opposant les Eléphants dominateurs sur la première période, face à des Aigles du Mali qui se cherchaient dans un stade aux trois quarts pleins.
Une rallonge de 20 milliards de F CFA pourtant
Les chiffres nous indiquent que le stade d’Ebimpé a coûté près de 143 milliards de F CFA, selon les autorités ivoiriennes. De quoi à rendre fiers les Ivoiriens en vue de l’organisation de la seconde CAN, après celle de 1984. Ce temple du football a été inauguré le 3 octobre 2020 en grandes pompes, en présence du Président Alassane Ouattara, lors d’un match de gala entre l’ASEC Mimosas et l’Africa Sports d’Abidjan.
Un an après l’inauguration, un match Côte d’Ivoire – Cameroun, comptant pour les éliminatoires du Mondial 2022, était prévu en novembre 2021. La pelouse pose problème, selon les experts de la FIFA et doit être complètement changée, et ce, une première fois déjà. Le match a donc dû se jouer au Bénin.
Par la suite, malgré une nouvelle pelouse, le Stade d’Ebimpé ne répond toujours pas aux normes FIFA pour recevoir l’homologation et abriter des rencontres internationales. Encore un autre échec.
Cette situation va conduire le Ministre des Sports, Danho Paulin, devant le Parlement pour défendre et obtenir une rallonge supplémentaire de 20 milliards de F CFA en décembre 2021.
« Ce montant obéit au fait que nous avons pris la décision de refaire totalement la pelouse aux normes internationales avec de nouveaux procédés afin d’avoir une pelouse hybride, à la fois synthétique et naturelle. Nous serons donc l’un des rares stades en Afrique à avoir cette disposition de pelouses. En outre, après la pelouse d’autres travaux ont été listés afin d’avoir un stade qui n’aura rien à envier aux grands stades du monde », avait justifié M. Danho devant des Sénateurs.
Le Stade Alassane Ouattara d’Ebimpé, qui doit accueillir l’ouverture et la finale de la CAN 2023, devra une nouvelle fois de plus fermer ses portes et prévoir pour une 3e fois des travaux pour la pelouse, avant le coup d’envoi de la compétition.
Espérons seulement que cette fois soit la bonne. Mais en attendant, les Ivoiriens médusés se demandent quel est le problème du plus prestigieux stade de Côte d’Ivoire. Si cette situation incombe à l’incompétence de certains responsables, des sanctions doivent tomber, car trop c’est trop et cette image servie aux Ivoiriens hier, est indigne.
JPH
