Arts et lettres/Alpha Blondy reçoit une autre distinction de la france à Abidjan

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La mega star Alpha Blondy a été fait Commandeur des arts et lettres par l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire qui lui a remis ses insignes le vendredi 17 septembre 2021 à sa résidence à Abidjan-Cocody-Ambassades.

Alpha Blondy a saisi l’occasion pour faire des révélations sur son enfance et ses liens avec la France.

Au nom de Mme Roselyne Bachelot, ministre française de la Culture, SEM Jean-Christophe Belliard, ambassadeur de France en Côte d’Ivoire a élevé au grade de Commandeur dans l’Ordre des arts et des lettres de la république française, l’artiste-chanteur ivoirien, Alpha Blondy (Seydou Koné), à sa résidence à Cocody. L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire s’adressant aux invités a dit :

« On en parlera. Un très beau voyage dans l’espace, c’est le voyage de la transformation d’Alpha, de Seydou Koné à Alpha Blondy. La France, le monde entier doit rendre hommage à cet itinéraire, et c’est pourquoi, la France, aujourd’hui, va le décorer de la plus haute distinction dans le domaine des arts et des lettres, commandeur des arts et des lettres au lieu des finances et du budget, il est passé directement d’adjudant-chef à général 5 étoiles ».

Alpha Blondy :

« Aujourd’hui est un grand jour, un autre grand jour qui nous est donné de vivre afin de célébrer une fois de plus celui grâce à qui toute chose est possible. Celui grâce à qui tout existe. Je suis votre serviteur Koné Seydou. Et l’honneur que vous me faites en ce jour, c’est à mon créateur, mon inspirateur que vous le faites. À lui tous les honneurs, toute la gloire et toute la louange. Je ne suis que son outil. Je ne suis que sa caisse de résonnance. Dans son unicité, il a plusieurs visages et plusieurs noms et vous tous ici présents, vous qui m’écoutez avec humilité, vous faites partie de lui. Il vous a mis sur mon chemin pour me guider. Souffrez que je vous dise merci !
Merci pour hier, merci pour aujourd’hui, pour demain. Dans sa sublime subtilité, il m’a accompagné à travers vous sur les sentiers sinueux de ma vie tumultueuse. À travers vous il m’a aidé à surmonter les épreuves difficiles qu’il a mises sur mon chemin. Toutes les personnes que nous rencontrons dans notre vie, ont un impact sur notre vie. En ce qui me concerne, cet impact a toujours été positif. Dans le miroir de chaque livre qu’il m’a permis de lire, je me suis découvert et j’ai aussi découvert la simple et complexe beauté des êtres humains. À l’annonce de la nouvelle de ma décoration, au début j’ai été pris par le syndrome de l’imposture, de l’imposteur. Quand son excellence Monsieur Jean-Christophe Belliard m’a dit que Madame la ministre Roselyne Bachelot avait pensé à moi pour m’honorer de cette prestigieuse à distinction, je pensais qu’il s’agissait d’une erreur. Il a fallu que le jour passe pour admettre qu’elle ne s’était pas trompée. C’est alors que j’ai pu avec beaucoup d’émotion défiler le film de ma vie. Qui aurait cru que le petit Seydou né dans le petit village de Dimbokro d’un petit pays d’Afrique deviendrait un jour, commandeur dans l’Ordre des arts et des lettres de la grande France. Qui pouvait imaginer cela ? Bien sûr, ce n’est pas moi ! C’est un peu ce rêve fou que je souhaite partager avec vous ce soir. C’est ce qui fait la magie de cette vie. À Dimbokro dans mon enfance, le commerce le plus réputé de la ville tenu par un Français, monsieur Jacquemin et acheter chez Monsieur Jacquemin est un luxe. Par un concours de circonstances, je m’étais lié d’amitié avec son fils qui avait mon âge. Il a été mon premier contact avec la France (j’ai volé ses jouets). Mon père Monsieur Koné Yacouba qui était un adjoint administratif avec une petite bibliothèque, mettait un point d’honneur à nous faire lire mes frères, mes sœurs et moi dans l’espoir de nous voir occuper un jour un bon poste dans l’administration. Ma mère Bata qui était couturière et vendeuse de pagnes au marché de Boundiali et de Korhogo nous a toujours soutenus et encouragés pour apprendre nos leçons à tel point que l’école était pour elle un tremplin qu’elle n’a pas eu la chance d’expérimenter… Je suis tombé amoureux de la littérature française. C’est ainsi que j’ai pu déguster la condition humaine de Malraux, Germinal de Émile Zola, L’étranger de Albert Camus, Les Misérables de Victor Hugo et comme tout le monde oui, j’ai eu de la compassion pour Jean Valjean. Plus tard à Abidjan, nous marchions d’Adjamé au Plateau afin de rejoindre le Centre culturel français pour aller savourer la grande littérature française entre guillemets. Ainsi avec Astérix le Gaulois, les … Antonio ah, j’ai pu saisir l’envergure de l’humour à la française et les jeux de mots. Mais par-dessus tout, mon métissage culturel puisait sa source musicale dans Salut les copains…. Et j’en passe.
On a rêvé Ressens de Johnny Hallyday, Mike Brown avec son laisse-moi t’aimer, la bonne recette pour draguer les filles ou encore Michel Sardou avec sa maladie d’amour. Et oui nous sommes tombés dans la marmite de la francophonie quand nous étions petits. Ce Français que nous avons adoptés, est une langue d’émotions, est une langue d’exil, de blessures. Je ne suis ni élitiste ni populiste mais, je ne suis pas un ultra… politique, je n’ai pas la compétence des politiciens mais pour moi l’artiste ne peut que se mettre au service de ceux qui font l’histoire, il est au service de ceux qui la subissent. J’avais des messages à faire passer, des pensées à véhiculer. Dans la solitude je nourrissais un brûlant silence intérieur, il me fallait un fusible et la langue française était ma meilleure alliée. Car si j’étais un enfant des cocotiers d’ailleurs je me suis toujours senti l’enfant du monde.

Mon premier concert Intercontinental

Encore plus tard, de retour de ma conquête de l’Amérique ratée, c’est encore la France qui m’offre mon premier concert Intercontinental. Premier voyage à Paris, première salle : le Zénith. À ma grande surprise, un Zénith à plein à craquer, chanson Dioula, en Baoulé et c’est ainsi que Dieu se révèle encore à moi. De là, tous s’enchaînent. Les scènes du monde entier me réclament . Des Brésiliens qui chantent en chœur en dioula ou des Japonais reprendre des paroles de Yéyé en français point la France m’a offert le disque d’or, et des disques de platine. Et une fois encore la France continue de m’ émouvoir aux larmes en faisant de moi l’heureux récipiendaire de cette très haute distinction de commandeur de l’ordre des arts et des lettres. Même dans mes rêves les plus fous je n’aurais jamais espéré tant d’amour tant de beauté dans ma petite vie, moi le petit mari de ma grand-mère Nagnélé, la reine du ‘’momie’’. Moi son papa fitini aujourd’hui est décoré à la résidence de l’ambassadeur pour avoir apporté quelque chose à la France en contribuant à son rayonnement dans le monde. Tout ça pour vous dire que tout le monde a le droit de croire aux rêves et que parfois le bon Dieu exauce les rêves encore plus grands que ce qu’on n’a jamais osé rêver. J’ai eu le bonheur tout au long de ce chemin de vie de faire de belles rencontres. Nombreux sont celles et ceux qui ont cru en moi, partagé mes projets, mes idées, mes folies, mes malheurs, je les remercie tous qu’ils soient présents ou disparus. Je vous dis merci à tous car chacun de vous attend un morceau du puzzle de ma vie. Vous avez chacun à votre façon enrichi mon histoire personnelle et contribuer à faire de Koné Seydou, Alpha Blondy. Ce soir nous célébrons donc une histoire commune et c’est un plaisir pour moi de partager ce grand moment et cette médaille avec vous. Merci d’avoir cru en moi point le temps ne me permet pas malheureusement de vous citer tous ».

Arlette Badou, ministre de la Culture, de l’industrie des Arts et du spectacle a traduit toute la reconnaissance du président de la République en disant merci à la République de France pour avoir hissé la Côte d’Ivoire à ce niveau culturel au niveau international. Puis elle a félicité Alpha Blondy. C’est Pr Yacouba Konaté, ex-directeur du Masa qui a remonté le temps de la vie artistique d’Alpha Blondy, de Koné Seydou à Alpha Blondy et succès planétaires.

Avec l’Intelligent d’Abidjan

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