Faut-il libérer Gbagbo ou pas ? Voici une question toujours d’actualité, mais à laquelle il est difficile de répondre en Côte d’Ivoire. Pour certains, la libération de l’ex Président viendra accélérer le processus de réconciliation, quand pour d’autres, elle viendra plonger le pays dans une autre crise. Les deux camps ne manquent d’arguments. Mais au-delà, le processus de réconciliation doit-il être lié à un seul individu ? Faut-il libérer Gbagbo ? Pour les uns, et les autorités en font partie, la réponse ne laisse pas de polémique. << Le procès de L.G doit aller normalement à son terme. Il faut laisser la justice faire son travail sans pression >>. Ils redoutent un certain <<match de retour >> dont parlent les pro Gbagbo, pour se venger. Les autres, surtout pour l’opposition, l’on est persuadé que la libération de L.G apportera un coup d’accélérateur à la réconciliation. Pour ce deuxième camp, même une libération provisoire de L.G va faire bouger les lignes pour la réconciliation. Les plus extrémistes vont jusqu’à faire de sa libération, une condition sine quâ non pour le retour définitif de la paix en Côte d’Ivoire. << Chaque fois que je regarde une retransmission du procès de Gbagbo à la télévision, je n’arrive pas à m’enlever de la tête que c’est mon pays tout entier qui est jugé. Sa libération, même provisoire, pourrait faire avancer la réconciliation >>, disait en substance, l’un de ses premiers ministres, Charles Konan Banny. Une chose est sûre. L’eau continue de couler sous les pont, mais les deux bords restent arc-boutés à leur position. Et cela se ressent même dans la presse, une qualifiée de bleue qui défend la libération du mari de Simonne Ehivet Gbagbo, elle-même condamnée à vingt ans de prison et réclamée à la Haye, et une autre presse qui prône sa détention en prison. La vraie question, que gagneraient ou perdraient les uns et les autres si Laurent Gbagbo venait à être libéré ?
- JPH
