Jean Baptiste Koffi, Président de la Confédération des Organisations des consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI), dans cet entretien, continue de recevoir la mort de Doukoua Gode avec qui, il avait en commun des projets en cours, comme un choc. Il loue les qualités de l’homme qui a passé la grande partie de sa vie au service du mouvement consommateur et demande à la nation ivoirienne de reconnaitre ses mérites pour le service rendu au mouvement consommateur ivoirien.
Comment avez-vous réagit à la mort du président de la Fédération nationale des associations de consommateurs de Cote d’Ivoire, M. Doukoua Godé ?
C’était un véritable choc qui continue de se propager. En ma qualité de président de la Confédération des organisations des Consommateurs de Cote d’Ivoire (COC-CI), la faitière de tout l’ensemble des organisations des consommateurs dont fait partie la Fédération nationale des associations de consommateurs de Cote d’Ivoire (Fac-ci), j’ai été appelé de partout. Que ce soit le Réseau Africain des Consommateurs et l’Union Africaine des Consommateurs, tout le monde est venu à l’information pour s’assurer que la mauvaise nouvelle qui circulait était vraie ou fausse. Malheureusement le Président Doukoua nous a quitté au moment où nous avons plus besoin de lui. Au moment où nous avons de grands projets en cours. Nous sommes dans le désarroi. Le mouvement consommateur ivoirien se retrouve aujourd’hui orphelin sans son doyen d’âge qui vient de nous quitter.
Quels étaient vos projets en cours ?
Doukoua était président de la Fédération nationale des associations de consommateurs de Cote d’Ivoire (Fac-ci) et moi d’abord président de l’union fédérale des consommateurs de Cote d’Ivoire. A coté de nous, il y a d’autres fédérations et associations. Doukoua en tant que le doyen d’âge a eu l’idée de nous appeler pour que nous formions une confédération. Parce qu’il était important qu’on mette de l’ordre dans le mouvement consumérisme ivoirien. Il était important qu’on donne plus de visibilité à nos autorités quant aux messages à passer aux organisations des associations des consommateurs. Avoir affaire à une entité. Douakoua a pris cette initiative qui a aboutit à la mise en place de la Confédération des Organisations des Consommateurs de Cote d’Ivoire (Coc-ci) dont il était le premier président. Après ses deux mandats, il m’a passé la main. Il a fait ce qu’il pouvait en tant que premier président de la COC-CI. Et j’ai pris la relève. Les projets, on en avait. Quelques jours avant sa mort, je lui disais que président il faut qu’on écrive l’histoire du mouvement consommateur. Il n’y a pas quelqu’un mieux que toi pour nous raconterl’histoire. Nous sommes venus trouver Doukoua dans le mouvement. Il m’a dit président Koffi, c’est une excellente idée. Et nous étions dans cette phase de préparation de cette grande interview télévisée. Il devait nous dire comment nous sommes passés de la première association de consommateur à plusieurs associations, fédérations et à la confédération. Malheureusement ce projet n’a pas pu avoir lieu. A ma prise de fonction, l’un des premiers projets sur lequel tout le monde était tombé d’accord, c’est la maison du consommateur à l’instar de la maison de la presse où tous les anciens qui nous ont quittés doivent être immortalisés. Le président Doukoua fait partie de ces anciens. Nous lui avons dit de son vivant.
Après la mort de Maitre N’Goran N’Da, premier président de la Fac-ci, vous venez de perdre un autre monument, le président Doukoua. Quel est l’avenir du mouvement consommateur ivoirien ?
Vous avez bien fait de parler de Maitre N’Goran N’Da. C’est la génération du président Doukoua. Ils nous ont formés. Nous avons aujourd’hui sur nos épaules la lourde responsabilité de pérenniser le mouvement consommateur. Donner aux consommateurs, plus que nous avons reçu. C’est la chaine des générations. La première des choses à faire, c’est maintenir l’union dans le mouvement. Nous ne sommes pas loin d’y parvenir. Vous remarquerez que depuis quelques temps il n’y a plus des organisations des consommateurs s’opposer par presse interposée. Progressivement, nous mettons de l’ordre dans le mouvement. Nous faisons beaucoup plus de formation en direction des leaders des associations de consommateurs. Au niveau de la COC-CI, nous faisons de la formation, notre cheval de bataille. Un leader mal formé est un danger pour lui-même et pour tous ceux qui le suivent. La formation, c’est la relève. Quand les présidents seront bien formés, nous sommes surs que dans les années à Venir, nous aurons un mouvement de consommateurs très fort en Cote d’Ivoire.
Comment préparez-vous les obsèques du président Doukoua ?
Les obsèques ne sont pas simples. Surtout quand vous avez quelqu’un de la trempe de Doukoua qui est connu au plan national, sous régional et international. C’est quelque chose d’assez complexe. En ce moment de coronavirus c’est encore plus complexe. Nous avons pu avoir l’autorisation pour permettre à la famille de faire le déplacement de Sassandra à Abidjan. Nous avons arrêté un programme que nous communiquerons au grand public le moment venu. Nous avons porté l’information officielle aux différentes administrations à commencer par le ministère de tutelle des associations de consommateurs qui le ministère du commerce. Doukoua a une famille biologique mais il appartient à la grande famille des consommateurs et au ministère du commerce. Doukoua appartient à trois entités. Nous travaillons en collaboration pour rendre un vibrant hommage à notre illustre disparu.
Quel message lancez-vous aux autorités ?
Doukoua a consacré la grande partie de sa vie au mouvement consommateur. Il a consacré sa vie au service des autres. Moi personnellement il y a des risques que je n’ai pas eu le courage de prendre. Il a oublié sa propre carrière pour prendre certaines positions. Cela mérite la reconnaissance de la nation. Les gens pensent que le mouvement de consommateur, c’est pour ceux qui ne travaillent pas. Doukoua a occupé de hautes responsabilités dans l’administration publique. Mais cela ne l’a pas empêché de défendre crânement les intérêts du consommateur. Je pense que la nation lui doit cette reconnaissance là.
Votre mot de fin ?
J’invite l’ensemble des consommateurs à se mobiliser pour rendre un grand hommage à notre président Doukoua Godé. Il était un monument dans le mouvement consommateur. Il était aussi un monument au niveau de sa famille. Il laisse des enfants. Il ne faut pas qu’on oublie ses enfants. Nous sommes en train de prendre les dispositions pour accompagner ses enfants pour ne pas qu’ils sentent encore le départ définitif de leur papa.
N’guessan kouadio (collaborateur extérieur)
Légende photo ; Jean baptiste Koffi, président de la COC-CI