06 pro Gbagbo sont rentrés d’exile le vendredi 30 avril dernier pour prendre toute leur place dans la réconciliation et préparer le retour au pays de leur mentor. Qui sont ces exilés ? Koné Katinan Justin. Il est sans doute celui qui attire le plus les projecteurs.
Koné Katinan Justin.
Il est nul doute celui qui attire le plus les projecteurs parmi ces exilés. Issu d’un milieu modeste – ses parents sont des paysans sénoufos -, Koné Katinan est né il y a cinquante-six ans à Niakara. Il grandit entre son village et Katiola, chef-lieu du département du même nom, où il fait ses études secondaires. Puis accède à l’École nationale d’administration à Abidjan, et entre aux impôts. En septembre 1989, à l’âge de 23 ans, il rejoint le FPI, qui sort de la clandestinité. Il est alors parrainé par Lia Bi Douayoua, futur ministre de la Communication. Il y gravit tous les échelons, devient secrétaire national chargé de l’Intégration et fait partie de la jeune écurie de Pascal Affi Nguessan, le président du parti.
En décembre 2010, Gbagbo veut injecter du sang neuf dans un gouvernement engagé dans le combat postélectoral. Directeur du cadastre depuis 2005, l’énarque est promu ministre du Budget. Chargé d’organiser la résistance d’un régime étranglé financièrement, il se bat pour contourner l’isolement bancaire et payer les fonctionnaires. Des faits qui lui valent aujourd’hui d’être poursuivi pour « crimes économiques ». Porte-parole de Laurent Gbagbo, il reste très actif. Il pourfendra le régime Ouattara auprès des dirigeants africains, entretient la flamme de ses partisans dans les camps de réfugiés, remobilise les cadres du Front populaire ivoirien (FPI) et s’opposera à tout dialogue avec le pouvoir qui exclurait son chef bien-aimé. Il sera en exil à Accra au Ghana depuis le 11 avril 2011. Visé par un mandat d’arrêt international pour crimes économiques, émis par Abidjan, le dernier ministre du Budget de Laurent Gbagbo va connaître plusieurs soucis avec la justice ghanéenne, mais réussira toujours à s’en sortir. Aujourd’hui, le natif du très paisible village d’Arikokaha, regagne la terre natale à la grande joie de tous ses parents sans exclusive.
JPH
