Côte d’Ivoire/Violences de 2020. Le procureur demande des poursuites contre tous les responsables

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L’l’Unité spéciale d’enquête sur les violences liées à la présidentielle de 2020 composée de 40 policiers et gendarmes placés sous la houlette du procureur, a rendu ses conclusions hier lundi 26 décembre 2021 au cours d’une conférence de presse.

Adou Richard et son équipe ont enquêté pendant 6 mois sur les violences politico-ethniques qui ont fait 85 morts entre août et novembre 2020. Selon lui plus de 270 personnes sont impliquées à des degrés divers. Il revient maintenant aux juges d’instruction de choisir qui poursuivre.

En effet, 233 suspects ont été interpellés. La plupart a été libérée et placée sous contrôle judiciaire, mais 11 sont toujours en détention préventive pour leur implication présumée dans les crimes les plus graves, comme la décapitation de Toussaint N’guessan Koffi à Daoukro. 40 autres personnes sont par ailleurs activement recherchées, ajoute le procureur Richard Adou.

« La manipulation des sentiments d’appartenance ethnique, politique et religieuse, ainsi que l’impunité demeure un ressort important de l’escalade de la violence, y compris politique. La jeunesse a été instrumentalisée comme un bras exécuteur par les leaders politiques. Tous ceux qui de près ou de loin auront permis, incité, instrumentalisé, armé ou financé vont répondre de leurs actes. »

Pascal Affi N’guessan, Simone Gbagbo, Maurice Kakou Guikahué, Assoa Adou, Toikeusse Mabri, Guillaume Soro entre autres… Le rapport désigne de nombreux responsables politiques d’opposition comme « auteurs moraux », c’est-à-dire commanditaires ou financiers.

A en crroire le Procureur d’Abidjan, personne n’est au dessus des poursuites dans cette affaire. Pas même l’ancien chef de l’État Henri Konan Bédié, qui a appelé à la désobéissance civile. Il n’est pas protégé par la loi de 2005 sur le statut des anciens présidents, assure le procureur Richard Adou.

 

D’autre part, le procureur Richard Adou assure qu’il n’y a aucun lien entre la sortie de ce rapport et la reprise du dialogue politique : « C’est une coïncidence que cela intervienne en ce moment. Le procureur n’est pas un acteur politique, et cela n’a aucune conséquence sur le dialogue politique. »

La balle est maintenant dans le camp des trois juges d’instruction nommés, à qui il revient maintenant de diligenter ou non les poursuites.

JPH avec Rfi

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