En Guinée la libération d’Alpha Condé suscite des interrogations

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En Guinée, la junte au pouvoir a décidé de libérer Alpha Condé à moins de 72 heures du délai du 25 avril à elle accordé par la Cédéao pour fournir un calendrier consensuel pour le retour à un ordre constitutionnel normal. Cet acte, nul doute salutaire pour les partisans de l’ancien de président renversé le 5 septembre 2021, soulève des interrogation au sein des populations. Est-ce une décision politique ou une décision judiciaire, se demande-t-on.

Certains Guinéens pensent que la décision de la junte au pouvoir de libérer Alpha Condé cette est une pure manœuvre pour permettre à Alpha Condé, (84 ans), d’échapper à la justice de son pays. D’autres au contraire (ses partisans), adhèrent à cette décision qu’ils réclament depuis la chute « injuste » de leur mentor.

Les premiers pensent que la décision de libération de l’ex président devrait être purement et simplement du ressort de la justice qui est la seule entité à décider des droits et libertés des citoyens. Ils fondent leurs arguments sur le fait que des plaintes ont été déposées contre Alpha Condé et que si la junte avait reçu un soutien au lendemain du putsch, c’était bel et bien à cause des dérives de l’ex président.

Les seconds, notamment les membres de l’ex parti au pouvoir, le Rpg, y voient enfin la satisfaction de l’une de leurs exigences. ils avaient fait de la libération d’Alpha Condé l’une des conditions majeures avant de prendre part aux assises nationales et aux concertations politiques initiées par la junte. Mais ils disent attendre l’effectivité de cette libération pour réagir.

Au milieu de ces deux positions, il y a ceux qui croient que l’ultimatum de la Cédéao y est pour quelque chose. Ceux-ci demandent aux militaires de ne pas se tromper de stratégie, car la Cédéao n’a jamais fait mention de la libération de l’ancien président, mais plutôt de la mise sur pied d’un calendrier consensuel pour le retour à la normalité en Guinée. Leur position est partagée par la société civile qui demande à la junte ne pas confondre les serviettes et les torchons. « Un régime de transition n’est pas un régime issu des urnes », disent-ils.

JPH

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