En RD Congo, la rébellion du M23 est aux portes de Goma

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Rébellion majoritairement tutsie, le « Mouvement du 23 mars », apparu en 2012 avait brièvement occupé Goma, avant d’être militairement délogée l’année suivante. Il est réapparu en novembre 2021, en reprochant au gouvernement de ne pas avoir respecté des accords sur la réinsertion de ses combattants.

Sur appel du ministère du Genre, Famille et Enfants congolais, des centaines de femmes, toutes vêtues de noir, ont crié leur raz-le bol le jeudi 15 février 2024 à Kinshasa face à ce qu’elles appellent l’inaction, voire, selon elles, la complicité de la communauté internationale et les pays occidentaux avec le mouvement rebelle du M23 et le Rwanda sur la situation dans l’est de la République démocratique du Congo.

La veille et durant le week-end passé, plusieurs rassemblements étaient organisés devant des chancelleries occidentales et le siège de la Monusco. Depuis plus d’une semaine, les appels à manifester se multiplient dans le pays notamment sur les réseaux sociaux. Ils émanent parfois de personnalités reconnues comme des pasteurs évangéliques, dont Paul Mukendi, 46 ans et à la tête d’une importante communauté. Le 8 février, ce dernier appelait dans une prédication devenue virale à « assiéger les ambassades des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne? » Réuni en urgence lundi 12 février, le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné « l’offensive du M23 » et réaffirmé son « soutien total à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la RDC ».

L’on se rappelle que pendant la CAN ivoirienne, les joueurs et l’entraîneur de la République démocratique du Congo (RDC), Sébastien Desabre, ont manifesté avant la demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations de leur équipe, mercredi, pour attirer l’attention sur la violence armée qui sévit dans l’est du pays.

Les joueurs et l’entraîneur français Desabre ont tous tenu leur main droite devant leur bouche et deux doigts sur leur tempe pendant une partie de l’hymne national de la RDC. Les joueurs ont également porté un brassard noir pour la demi-finale contre le pays hôte, la Côte d’Ivoire.

« C’était un message de soutien aux victimes, pour informer les gens qu’il y a effectivement des choses qui se passent à l’Est et qu’il est nécessaire de les mettre en lumière. Les gens sont également déçus », a déclaré Desabre après la défaite de son équipe (1-0).

L’est du Congo est en proie à la violence armée depuis des décennies, car plus de 120 groupes se battent pour le pouvoir, la terre et les précieuses ressources minérales, tandis que d’autres tentent de défendre leurs communautés. Les groupes armés ont longtemps mené des campagnes de violence dans cette région riche en minerais et ont été accusés de massacres.

Le conflit s’est intensifié à la fin de l’année 2021 lorsqu’un groupe rebelle appelé M23 a refait surface et a lancé des attaques pour s’emparer de territoires. Les Nations unies et les groupes de défense des droits de l’homme affirment que le groupe résurgent bénéficie du soutien du Rwanda voisin, qui de son côté, nie toujours cette assertion.

JPH

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