Cela fait plus d’un mois que les établissements scolaires primaires et secondaires sont fermés par le fait de certains syndicats, qui malgré une trêve signée avec le gouvernement, entendent faire aboutir une série de revendications en recourant à la grève. Le gouvernement qui n’approuve pas cette méthode, l’a qualifiée de « grève à fort relent politique » lors du conseil des ministres du mercredi 27 février 2019. La ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, qui appelle à la reprise des cours le lundi 04 mars, semble opter pour la fermeté.
On pourrait dire que la récréation est terminée. Face à la persistance du mouvement de grève qui dure depuis six semaine, et qu’un collectif de syndicats entend poursuivre, la ministère de l’Education nationale, Kandia Camara a choisi la fermeté. Pour ce faire, par la voix de son chef de cabinet, Abdoulaye Kouyaté, la ministre appelle sans conditions, à la reprise des cours à partir du lundi 4 mars 2019 sur toute l’étendue du territoire national.
« Madame le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle instruit les directeurs régionaux (DRENETFP) et départementaux (DDENETFP) à prendre contact avec les autorités préfectorales et leurs localités respectives en urgence, dans l’optique de l’organisation de réunions conjointes avec l’ensemble de la communauté éducative locale à savoir : les élus locaux ( députés, sénateurs, conseillers régionaux et municipaux) ; les guides religieux ; les chefs traditionnels et coutumiers ; les parents d’élèves ; les forces de défense et de sécurité. Cette réunion concerne les chefs des structures locales, à savoir : les chefs d’établissement ; les inspecteurs de l’enseignement préscolaire et primaire ; les chefs d’antennes pédagogiques ; les DCIO ; les conseillers pédagogiques ; les syndicats d’enseignants ; le corps enseignant et le conseil scolaire. Le but de ces rencontres est de prendre toutes les dispositions utiles afin d’assurer, dans tous les établissements scolaires de leur circonscriptions, la reprise effective des cours à compter du lundi 4 mars 2019. Madame le ministre, attache un intérêt particulier au respect strict de la présente mesure. Elle instruit chacun des DRENETFP et des DDENETFP à faire parvenir les procès-verbaux desdites rencontres dans les meilleurs délais »
Comme on le voit, Kandia Camara pourrait avoir recours aux forces de l’ordre pour que les enseignants qui souhaitent reprendre les cours et qui sont certainement les plus nombreux, puissent reprendre le chemin des classes. Du côté du ministère, on soutient que certains enseignants sont menacés par d’autres qui ne veulent pas de reprise.
Notons que le gouvernement soupçonne des mains politiques derrière les grévistes qui réclament, entre autres, la revalorisation de leur indemnité de logement et la suppression des cours du mercredi. concours destiné aux instituteurs adjoints. Le porte parole du gouvernement, Sidi Touré, au cours d’une conférence de presse, le mercredi 27 février 2019 dénonçait la grève en ces termes, « ce sont des grèves dont la substance n’est pas justifiée et qui ont un fort relent politique ».
JPH