Korhogo/Impensable. Il découvre son géniteur un demi siècle après

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Il est domicilié au quartier Sinistré de la capitale du Poro. Son histoire ne finit pas d’alimenter toutes les conversations de la ville. Pour beaucoup, il est bien veinard. Il, c’est M. Doua A qui des décennies plus tard, a fait l’inattendue rencontre de son père annoncé pour mort par les parents maternels depuis 1971.

Cette inattendue rencontre ne s’est pas faite sans de vives émotions. L’heureux patriarche et centenaire, G. Augustin a pu embrasser ses 12 enfants, 32 petits-fils lors de la récente fête de Pâques dans un village à Divo.

En effet M. Doua A. est né en 1971. Il mène sa vie présentement à Korhogo où il s’adonne à la vente de boissons avec le précieux soutien de sa compagne, de sa mère et de ses quatre gosses parmi lequels deux belles jumelles. Mais la vie de l’homme âge de la cinquantaine n’a pas du tout été aisée. Il faut même dire qu’elle a été un supplice que lui imposaient les parents maternels. Une insoutenable existence rythmée de souffrances et de méchanceté gratuites. Dans ces difficultés il perd sa mère.

Ses parents maternels attribuent la disparition de leur fille au père de Doua pour avoir été incapable de subvenir aux besoins de leur fille. Ils font croire même à l’enfant qu’il est totalement orphelin.

C’est dans cet esprit que Doua grandit, ce qui le rend maussade jusqu’à ce qu’il rejoigne un oncle à Abidjan où ronie du sort, ce dernier rend aussi l’âme. Le jeune homme est recueilli par un autre oncle qui le jette à la rue pour un motif non avoué. Le ciel s’assombrit plus pour lui et le désespoir le gagne. 

Livré à lui-même, il lui faut nécessairement trouver le minimum vital. Au lieu de s’adonner au vagabondage, Doua prend plutôt son destin en mains par la débrouillardise, cireur de chaussures, revendeur de jus à la criée, apprenti gbaka et agent temporaire dans une société sise à Jacqueville…

Après un bref séjour chez le défunt oncle, il décide de regagner le village s’occuper de sa ferme agropastorale. Là encore, il trouvera sur son chemin les parents maternels qui ne souhaitent pas que ce neveu s’accaparent des biens de son oncle.

Ployant sous le poids de l’impitoyable misère, Doua confie sa dulcinée enceinte à la belle-famille avant d’aller chercher fortune au Nord de la Cote d’Ivoire, précisément au pied du mont Korhogo.

Nous sommes en 2007. Il y obtient un job avec une rémunération semestrielle pendant la campagne des mangues par l’intermédiaire d’un frère aîné. Quelques mois plus tard, le courageux Doua à cours d’argent multiplie les boulots ; gère successivement maquis, hôtels et autres bistrots.

Un jour, il décide de s’installer à son propre compte. Cela lui sourit puis qu’il assure pleinement le quotidien de sa maisonné

Le destin s’invite enfi dans sa vie. Une nuit vers 23 heures, Doua reçoit un appel émis par une certaine Lydie qui s’avère être sa sœur. Cela parait naturellement curieux aux yeux du supposé orphelin endurci qu’il était.

M. Doua à retrouvé la joie de vivre à la faveur de la fête de Pâques 2021

« Vous vous êtes trompée de contact’ madame », réplique-t-il. Mais sur insistance de son interlocutrice, il prolonge la conversation téléphone jusqu’à l’inimaginable véracité des propos. 

« Je suis ta sœur. Notre papa habite un village à Divo », reprend Lydie. Dès lors, Doua tombe des nues. Le lendemain, les autres frères et sœurs amplifient la communication avec leur aîné.

En Décembre 2020, Doua A. se rend dans la localité où réside son père, aujourd’hui âgé de 104 ans !

L’émotion est à son comble…Pleurs, bénédictions, joie et amour filial meublent fortement cette mémorable rencontre.

À la faveur de la célébration de la fête de Pâques 2021, la famille au complet s’est retrouvée autour du patriarche. Ce fut également l’occasion du mariage d’une des filles jumelles de M. Doua.

Comme quoi, la fête de Pâques ne fait pas du bien qu’aux seuls Baoulé.

Billy Kakao

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