Korhogo/Quartier Résidentiel : Le cri du cœur des déguerpis au Président Alassane Ouattara

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« Le préfet de la région du Poro, préfet du département de
Korhogo, porte à la connaissance des gérants, des tenanciers de
maquis, de bars et des restaurants situés sur le long du carrefour de
la Résidence du Président de la République jusqu’à l’hôtel Bladjo
que conformément aux mesures prises en vue d’assurer la
tranquillité et la sécurité des riverains, il sera procédé au
déguerpissement et à la démolition des installations
susmentionnées le lundi 9 mars 2023 », tel est le libellé de ce
communiqué émanant de la première autorité administrative locale.
Une décision qui a fait bondir les concernés et fait monter la tension
entre eux et ceux, notamment la police, qui sont commis pour son
exécution. C’était le lundi 9 mars dernier. Les commerçants qui
longent le carrefour de la Résidence du Président de la République
ont organisé un point de presse, le même jour, afin de se prononcer
sur la situation.

Le collectif des commerçants de ce quartier résidentiel dénoncent
une politique deux poids, deux mesures : « L’hôtel la rose blanche
surplombe la résidence, le restaurant Savannah est non loin de là,
l’hôtel Eulis est à un jet de pierre. Point de déguerpissement pour
eux, c’est plutôt nous les pauvres qui sont sommés de quitter les
lieux. Pourquoi cette discrimination ? », s’insurge Dosso Mamadou,
porte-parole dudit collectif.

Et de poursuivre en ces termes « nous avons contracté des prêts
auprès de banques classiques ou autres établissements financiers
avec des échéances de remboursement. Comment allons-nous faire
pour payer nos dettes ? Nous comprenons parfaitement les enjeux
sécuritaires, mais nous souhaitons qu’on nous accorde un délai d’un
an au moins avant de quitter les lieux. C’est à travers ces petits
commerces que nous scolarisons nos enfants, subvenons aux

besoins de nos familles. Parmi nous, il y a beaucoup de veuves,
veufs et des jeunes. »
Avant d’en appeler à la magnanimité du Président de la République,
Alassane Ouattara « nous demandons sa clémence afin de nous
permettre de faire face à nos dettes. C’est lui le chef de la grande
famille ivoirienne et nous voulons compter sur sa bienveillante
compréhension pour sauver des familles de la récession
économique. Juste 8 ou 12 mois pour pouvoir face à nos échéances
et après, nous quitterons les lieux », a plaidé Dosso Mamadou au
nom de son collectif.

Aux dernières nouvelles, le collectif annonce des discussions avec la
préfecture de région ce jour, jeudi 23 mars 2023, pour dit-il, solliciter
la médiation du préfet du département et préfet de la région du
Poro, André Ekponon Assomou, pour un dénouement heureux et
pacifique de cette situation.

Billy Kakao

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