Libre opinion/Et si KKB avait raison

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On nous a toujours dit qu’une mauvaise élection vaut mieux qu’une non élection. Je ne ferai pas l’injure aux nombreux ivoiriens qui ont choisi la voie des urnes le 31 octobre dernier en allant leur dire qu’il n’y a pas eu élection ce jour dans mon pays. À la vérité, il y a bel et bien eu élection en Côte d’Ivoire. Une partie des ivoiriens à décidé de ne pas y participer c’est vrai et c’est son droit. Mais il faut reconnaître ce même droit à ceux qui y ont pris part et surtout le respecter. De ma petite tribune, j’ai vu avant ce scrutin, une opposition mal organisée, sans véritable plan d’action et surtout mal inspirée. 

Mal organisée parce que n’ayant pas un vrai leader. Afi se prenait à dire que Bédié n’était pas le chef de file de l’opposition mais son doyen, oubliant que lui même n’avait pas, voire même, n’aura jamais l’onction des Gbagbo ou rien, (GOR). Se voyait-il lui même avec la couronne ? Il n’a jamais osé le dire par peur de son impopularité ou par simple lâcheté. Soro en exil, n’a pas pu taper la poitrine pour dire qu’il en était le patron se mutant des ouailles sans fin au pays de l’oncle Sam qui finiront par agacer plus d’un ivoirien et lui valoir aujourd’hui un pseudonyme hilarant : « Anselmo bruit ». Mabri Toikeusse, trop tendre et flegmatique. Amon Tano, un nain politique. Le reste, à vous de juger. 

Sans véritable plan d’action, cette opposition n’a jamais pris les devant d’une situation. Dites moi quand elle l’a seulement fait une seule fois. Afi et sa clique ou Bédié et sa bande réagissant par à-coups. Quand le pouvoir allait à droite, ils se croyaient obligés de se diriger à gauche, comme si une opposition doit forcément voir en noir ce que le parti au pouvoir fait. C’est pourquoi il est difficile de comprendre son invite à ses militants de ne pas se faire enrôler pour l’élection présidentielle et plus aberrant pour la simple carte d’identité, qui à priori, n’a pas une visée politique. 

Mal inspirée, cette opposition est allée mettre une transition en place, avec un CNT dirigé par son doyen d’âge et annonçait par la même occasion la mise en place d’un gouvernement de transition dont des noms circulaient déjà sur les réseaux sociaux. Pff. Le plus naïf des citoyens ivoiriens que je suis, je me suis interrogé au point où j’ai eu de la migraine. Sur quelle base juridique repose ce CNT ? Quel soutien avait-elle, (l’opposition) à l’étranger ? Le comble, au moment où notre opposition adoptait cette posture de défiance assimilable à une sédition, L’UA, L’UE, la CEDEAO, les États-Unis, la France… prenaient acte de l’élection présidentielle, appelaient au respect de l’ordre constitutionnel et invitaient les uns et les autres au dialogue. Du côté de Bouaké, dans le quartier de Dar-Es-Salam, j’ai entendu au détour d’une ruelle, cette phrase qui m’a fait sourire : »Sur quoi comptent ces gens ». Continuant ma route, je me suis demandé à cet instant précis si KKB n’avait pas eu raison sur toute la ligne. 

Oui raison, d’être resté logique avec lui même. Candidat à la candidature de son parti, on a tous vu comment l’homme a été empêché d’affronter démocratiquement Bédié dans les urnes. Que lui restait-il à faire ? Être candidat indépendant pour ne pas mourir politiquement. Des hommes politiques avérés de ce pays qui ont utilisé la méthode du boycott ont tous reconnu après, que la politique de la chaise vide n’est pas payante. Encore une démonstration parfaite du bon sens du candidat malheureux à la dernière présidentielle. 

De ma tribune, ma toute petite tribune, je voudrais saluer l’homme. Demain peut-être son combat sera compris. Imaginons un peu, avec tout ce que nous avons vécu ces temps, qu’il n’ait pas été candidat… 

JPH 

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