Dans le N’zi, l’Iffou et le Moronou, la Médiature régionale sise à Dimbokro n’a pas eu à chômer dès son installation. En effet, deux de ces régions du pays ont connu des heures bien chaudes avec l’élection présidentielle de 2020 avec le boycott actif déclenché par l’opposition dont deux leaders sont issus de ces zones. La page de la présidentielle tournée, il fallait apaiser les cœurs de toutes les populations sans distinction de parti politique ni d’ethnie. La tâche ne sera pas du tout facile, mais la Médiature se devait de relever ce défi à travers son démembrement dirigé par Kla Konan Benjamin.
Adama Toungara donne lui même le ton de la réconciliation en brisant le mur de la méfiance entre les différentes communautés. Malgré les efforts des autorités administratives, coutumières et religieuses pour réinstaurer le climat de paix dans ces régions, notamment à M’batto, Daoukro, Bongouanou où les violences liées à la présidentielle du 31 octobre 2020, la méfiance existait toujours entre les différentes communautés de cette région. C’est pour briser ce mûr de méfiance, afin de retrouver l’harmonie qui existait auparavant dans ces localités, que le Médiateur de la République, Adama Toungara, a diligenté des missions de paix et de conciliation dans ces différentes villes. La première étape fut celle de Bongouanou du 30 janvier au 03 février 2021. Le premier responsable de cette structure s’est donc rendu hier dans la localité, pour s’adresser aux populations, dans le souci d’apaiser les cœurs meurtris, de prôner la paix et le retour du vivre ensemble. » Nous sommes conscients que le chemin de la paix après un carrefour d’affrontements est difficile à emprunter. Mais, c’est un devoir citoyen, un intérêt pour le bien-être de chacun, d’aller à la paix. Nous devons donc travailler ensemble, pour le retour à la paix. Il faut taire les rancœurs du passé et dans un même élan, chanter l’hymne de la fraternité. Notre présence est de vous accompagner à passer ce cap douloureux. Je vous exhorte au pardon en faisant des relations harmonieuses entre les différentes communautés, le sens de vos préoccupations quotidiennes « , indiquait-il. Qui a interpellé tout un chacun à avoir recours au droit en cas de conflits et non se faire justice soi même.
Installation de comités de veille et de prévention des conflits, de suivi de la cohésion sociale.
Le sous-directeur du renforcement de la cohésion sociale, Médiateur délégué de la région du N’zi, Kla Konan Benjamin, a pris le relais après le Grand Médiateur. Il a ainsi sillonné toutes les régions placées sous coupole, du 14 au 17 avril dans les départements de Prikro, M’Bahiakro et Ouellé dans la région de l’Iffou, pour installer les comités de veille et de suivi de la cohésion sociale. Partout où il est passé, l’envoyé de la Médiature de la République à demandé aux populations de chercher à se comprendre, à s’entendre, à s’asseoir pour régler les problèmes. En somme à cultiver la paix à travers le vivre ensemble. Un message perçu par tous les membres des comités de veille et de suivi de la cohésion sociale des différents départements qui ont pris l’engagement d’œuvrer pour le maintien de la paix, dans leurs différentes localités. Le point saillant de cette tournée dans l’Iffou a été l’étape de Ouellé où des séances d’écoutes se sont déroulées. Kouadio Charlotte, membre de la délégation de la Médiature de la République, avait lu le rapport de synthèse de ces séances d’écoutes et d’échanges avec les forces vives de la localité. Il en était ressorti qu’une cartographie des conflits et des propositions de solutions ont été dégagées. Selon, Kouadio Charlotte, les obstacles qui fragilisent la cohésion sociale découlent de la sécurité, l’orpaillage clandestin et des conditions difficiles de vie des populations. Aussi, les conflits surviennent à cause de l’oisiveté, l’incivisme, la consommation des stupéfiants et la désobéissance aux aînés tout comme aux coutumes. Et ces conflits sont relatifs au foncier rural, à la gestion de la chefferie traditionnelle, aux rapports entre les communautés et l’exploitation des ressources naturelles. Surtout, elle a indiqué des propositions faites au gouvernement par les forces vives de la localité, pour la réussite de la cohésion sociale dans ce département. Kla Konan, chef de délégation, demandait pour sa part, aux populations de planter l’arbre de la paix, d’être tolérants et d’avoir l’amour du prochain. Il leur a dit de ne pas baisser les bras, de continuer à tout instant d’entretenir la paix. Il avait par la suite, installé le comité de veille et de suivi de la cohésion sociale du département, tout en lui remettant sa feuille de route. Ces actions avaient eu le soutien des autorités et des populations. Des règlement de conflits à Daoukro, M’batto, Arrah et Bongouanou. Au cours d’une mission avec le Grand Médiateur à Daoukro, Kla Konan, le chef précurseur de la mission de paix et de conciliation de la Médiature de la République, a lu le rapport relatif aux séances d’écoutes avec toutes les couches socioprofessionnelles de la localité. Il a d’abord indiqué que l’équipe précurseure a effectué sa mission du 30 janvier au 02 février, pour mieux comprendre la situation et recueillir les propositions pour une sortie de crise. Il a donc fait le point de ces séances d’écoutes pour cerner les perceptions et les causes des événements, qui découlent d’une crise de confiance entre les communautés protagonistes. Selon lui, les préoccupations des populations sont de plusieurs ordres dont l’indemnisation des victimes. Aussi, leurs propositions pour une paix durable s’articulent autour d’une mise en place d’un cadre d’échange concret et franc entre les différentes communautés ainsi qu’une formation des jeunes pour le respect de tout ce qui a attrait au respect de la République sans omettre de leur trouver de l’emploi. Il a insisté sur le fait que les populations regrettent la situation qui est arrivée et qui a mis en mal le vivre ensemble à Daoukro. Kla Konan a par la suite présenté le comité de veille et de suivie de la cohésion sociale. Son président Nanan Atto Yapi 3 a rassuré le médiateur de la République, que le comité fera tout pour que la paix et la cohésion soit au coeur des préoccupations des populations. Le président du conseil régional de l’Iffou, Traoré Adam-Kolia, a pour sa part dit à Adama Toungara que la population apprécie sa démarche et leur joie est de se retrouver pour parler de paix. Il a invité les uns et les autres au pardon, afin de rétablir la confiance et le vivre ensemble. » Nous nous engageons à vous assurer notre farouche volonté de nous s’inscrire dans toutes les actions gouvernementales et non gouvernementales, pour le retour de la paix « , a-t-il confié au Médiateur de la République ce jour-là. Le 4 ème adjoint au maire, Koffi Guillaume, avait quant à lui, souligné que Daoukro restera dans la dynamique de la paix.
JPH
