Affrontements inter-communautaires de Daoukro de décembre 2019/Les agresseurs des deux jeunes Baoulé identifiés et mis aux arrêts

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Les 7 et 8 décembre 2019, de violents affrontements avaient opposé les jeunes Baoulé aux jeunes Malinké de Daoukro. Selon le préfet de Daoukro d’alors, ces affrontements survenus dans la capitale de l’Iffou à la suite de simples rumeurs qui donnaient pour morts les deux jeunes Baoulé agressés à l’arme blanche.

Ce conflit avait  occasionné au moins 16 blessés, sans toutefois faire de décès, contrairement aux ragots. « D’entrée, je voulais vous dire qu’il n’y a pas eu de décès à Daoukro, ni dans la communauté, ni au service hospitalier. Cette précision étant faite, je voulais signaler qu’il y a eu 16 blessés. Parmi ces blessés, il n’y a pas de blessé par arme à feu, mais plutôt par armes blanches, c’est-à-dire les machettes et autres.  Trois blessés graves ont été signalés, d’autres blessés graves ont été pris en charge au CHU de Bouaké. Il s’agissait d’un coup de poignard dans le ventre », déclarait le Préfet de Daoukro faisant le point sur ces événements malheureux de Daoukro.

Les faits qui ont fait déborder le vase tels que rapportés par un témoin, faisaient état de ce que le jour de l’agression aux environs de minuit, deux (02) jeunes Baoulé répondant aux noms de Tanoh Koffi Christophe (19 ans, menuisier) et Amani Konan Émile (16 ans, élève) avaient été poignardés par des Dioula en rentrant à la maison après avoir pris part à un cocktail de mariage au quartier Baoulékro. Ces derniers  aussitôt conduits à l’hôpital général de Daoukro, puis transférés au CHU de Bouaké pour une meilleure prise en charge. Guéris, ils étaient retournés à la maison ».

L’ensemble des autorités administratives, coutumières, religieuses, les cadres dont le sénateur El Hadj Lamine Konaté, appuyés par le Commandant Supérieur de la gendarmerie, le général de brigade Touré Alexandre Apalo et le général Diomandé Vagondo, ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, avaient réussi à ramener le calme. Si certains avaient vite fait de jeter la pierre dans la marre de la jeunesse Malinké, les accusant d’être fréquemment à l’origine  de d’agressions sur la communauté Baoulé, aujourd’hui ils devront se raviser car l’on en sait plus sur ces affrontements visiblement commandités par des individus tapis dans l’ombre.

En effet, depuis que le calme est revenu entre les deux communautés, le travail du commissaire Coulibaly Kikoun Aimé ne faisait que commencer. Déterminé à faire triompher la vérité dans cette affaire, lui et ses hommes veillaient au grain au point de parvenir le vendredi 31 janvier à mettre le grappin sur l’un des agresseurs des deux jeunes Baoulé. Pendant que ce dernier était détenu au commissariat de la ville, les policiers convaincus qu’il avait des complices qui courraient en ville, n’ont pas baissé la garde. Et le mardi 4 février, un autre des agresseurs sera cueilli tôt le matin, (5h30mn) à son domicile au moment où il se lavait le visage. Ils sont tous deux formellement identifiés puis reconnus par les deux jeunes Baoulé remis de leurs blessures, comme étant leurs agresseurs. Mais changement de donne, tous deux sont d’ethnie Baoulé et mieux ils désignent deux autres complices dont  l’acteur principal de l’agression, celui-là qui tenait l’arme blanche.

Au total donc se sont 04 agresseurs, tous d’ethnie Baoulé. Il s’agit de Kouakou N’Go Richard Kouassi, Jean Noël Kouassi, Kouakou Salomon et Koffi Bah Cédric, auteur du coup de poignard. Ces personnes ont été reconnues par les deux jeunes agressés et n’ont pas nié les faits. Voilà donc qui est claire. La communauté Malinké a été injustement accusée. Ses biens ont été saccagés pour rien et l’on se rend bien compte que ces affrontements étaient inutiles.

Et les manipulateurs, sûrement inspirés par les exemples de Béoumi, s’ils ne sont pas gagnés par la lâcheté ou le manque de courage et de honte, devraient reconnaître leur tort publiquement. Aux populations, surtout Baoulé qui regardaient leurs frères Malinké en chiens de faïence doivent se raviser. C’est pourquoi le sage dit qu’en toute chose, il faut savoir raison gardée. A la communauté Malinké, il faut aussi demander de garder son calme et ne pas entreprendre une quelconque action de représailles, mais s’en remettre à la loi.

On dira enfin bravo au commissaire Kikoun et à ses hommes qui ont réussi à faire triompher la vérité. Au moment où pointe à l’horizon la présidentielle de 2020, les uns et les autres doivent éviter de glisser sur le terrain inter-ethnique. L’ouest, Béoumi et récemment Agboville ne sont pas de lointains souvenirs.

JPH

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