La Côte d’Ivoire a demandé à la France la restitution de 148 œuvres d’art africain, a annoncé mercredi le ministre de la culture ivoirien Maurice Bandaman lors d’une conférence de presse.
« Nous avons adressé une liste de 148 objets. En 2019, tout ou une partie sera restitué », a affirmé le ministre, brandissant une liste mais sans vouloir en donner le contenu exact. Seule révélation, M. Bandaman a confié que le Djidji Ayokwe, le célèbre tambour parleur Ebrié actuellement au musée du Quai Branly à Paris faisait partie des objets demandés. Celui-ci avait été « arraché, confisqué, capturé » par les Français car sa « voix » permettait « la mobilisation du peuple Akan » contre les troupes coloniales, a rappelé le ministre.
Bandaman, qui était accompagné notamment d’un représentant du service de l’action culturelle française, a souligné que les réunions avec la partie française avait donné lieu à des « relations non-conflictuelles ».
Le ministre a rappelé que des dizaines de milliers d’œuvres ivoiriennes étaient dans des musées à l’étranger, plus de 4.000 au Quai Branly ou au Met à New York, plus de 3.000 au musée Rietberg (Suisse) ou de Cleveland (USA), a-t-il indiqué.
« Il faut créer un écosystème pour accueillir ces œuvres », a-t-il précisé, indiquant que la Côte d’Ivoire construisait un « musée d’envergure internationale » qui verra le jour en 2022-2023 à Treichville (commune d’Abidjan) alors que 12 centres culturels comprenant des musées seront édifiés à travers le pays.
En outre, un musée privé africain est en construction à Abobo (quartier d’Abidjan).
Le ministre souhaite toutefois que les pièces qui restent pour le moment en dehors du pays soient « valorisées », produisent des droits et « circulent ».
Lors d’un discours à l’Université de Ouagadougou le 28 novembre 2017, le président français Emmanuel Macron avait souhaité que « d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique ».