La maison de l’ex Premier ministre et opposant en Guinée, Cellou Dalein Diallo a été détruite samedi dernier sur ordre de la junte au pouvoir qui annonce par ailleurs respecter la décision finale de la justice.
Cellou Dalein Diallo avait abandonné sa résidence à Dixinn, un quartier de la capitale de Conakry depuis le le 28 février, après que la junte lui a intimé l’ordre de la libérer le 15 février..
Une autre grande figure guinéenne était visée par la même décision, Sidya Touré, un autre ancien chef de gouvernement bien connu en Côte d’Ivoire pour y avoir servi pendant des années. Mais la maison de ce dernier n’a pas été touchée.
Le samedi dernier, des bulldozers, encadrés par des hommes en treillis ont procédé la démolition de la maison du Sieur Cellou Dalein Diallo.
Le porte parole du gouvernement, Ousmane Gaoual justifiait cette action en ces termes: « Le gouvernement a décidé d’agir ainsi parce que les programmes de reconstruction sont urgents et sont sur la table. Il faut avancer. Cela n’empêche pas la justice de faire son chemin », a-t-il dit, ajoutant que « les procédures judiciaires prennent le temps qu’il faut sans aucune interférence de l’exécutif. L’Etat se pliera à la décision judiciaire quelle qu’elle soit ».
Il n’a pas révélé ce que feraient les autorités si elles étaient déboutées dans leur décision..
Côté administration, on affirme que le bien appartient au domaine public, quand Dalein Diallo lui, affirme affirme que son domicile est un bien privé qui lui a été vendu par l’Etat en 2005.
Mais cette démolition n’est pas la seule, celles de plusieurs autres dignitaires depuis l’avènement du premier président Ahmed Sékou Touré puis celui d’Alpha Condé ont également été perpétrées sur ordre des mêmes la « Cité ministérielle » de Conakry.
Pourtant le Colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte, assurait lors de son investiture comme président de la Guinée avait donné l’assurance qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières » mais que la justice serait la « boussole » du pays. Curieusement plusieurs cadres proches de l’ancien pouvoir ont été évincés.
JPH
